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  • : Cheap Games, le blog des joueurs radins
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9 mai 2012 3 09 /05 /mai /2012 11:37

Street Fighter La Legende de Chun LiCa doit bien faire quinze ans que je n'ai pas revu la première adaptation ciné de Street Fighter et il ne m'en reste pas grand'chose si ce n'est le souvenir d'un mauvais film assez ennuyeux, qui passait à côté d'une occasion en or d'utiliser Jean-Claude Van Damme dans ce qu'il faisait de mieux à l'époque : le film de tournoi d'arts martiaux clandestins comme Tous les coups sont permis ou Kickboxer. Il s'était fait bien descendre par la critique mais il avait rapporté un paquet de pognon, ce qui a dû amener les producteurs de cette nouvelle version (qui ignore totalement les faits de la précédente) à penser que la recette qui marche pour porter Street Fighter au grand écran, c'était de ne PAS en faire une histoire de compète de baston. Et autant je suis pas pour les adaptations littérales et je peux comprendre que quand on essaie de faire un film basé sur, mettons, Super Mario Bros., on peut pas vraiment en faire un "film de plates-formes", autant je ne vois pas pourquoi Street Fighter insiste pour ne pas faire comme ses petits camarades Mortal Kombat, Tekken et Dead or Alive. Surtout en pleine mode des films sur le "freefight" comme Never Back Down et tout ça. Avec un peu de chance la troisième tentative (s'il y en a une) explorera cette voie-là.

En attendant donc, cette Légende de Chun-Li oppose deux des personnages les plus connus de la série, Chun-Li et M. Bison, devenus ici une pianiste de renom et un homme d'affaires véreux plutôt qu'une agent d'Interpol et un seigneur du crime. Bison (joué par le toujours classe Neal McDonough, le soldat au chapeau melon dans Captain America) a enlevé le père de Chun-Li alors qu'elle était encore enfant ; dix ans plus tard, après être devenue Kristin Kreuk (la petite gourde mignonne de Smallville), Chun-Li reçoit un étrange parchemin l'invitant à enrichir sa connaissance des arts martiaux auprès d'un certain Gen en Thaïlande. A Bangkok, le maître vieillissant lui enseigne de nouvelles techniques pour l'aider à affronter Bison et contrecarrer ses plans diaboliques.


Street Fighter 01Ci-dessus : PAS le sujet du film, du tout.


Bon, en théorie, pourquoi pas hein. Même si, je répète, je reste persuadé qu'un simple "les meilleurs castagneurs du monde sont invités à se savater la gueule à Bangkok, mais c'est un piège" reste un sujet plus à propos, on reste quand même un peu dans l'esprit Street Fighter, avec de la vengeance, de la baston, un méchant diabolique et un casting international. Et le réalisateur Andrzej Bartkowiak, qui signe là sa deuxième adaptation de jeu vidéo après Doom (je ne sais pas s'il cherche à devenir un genre d'Uwe Boll de luxe ou quoi), a visiblement fait quelques efforts pour contenter les fans de la saga : outre les personnages déjà cités, on retrouve une poignée de combattants bien connus de cet univers (Balrog, Vega...), et dans les scènes de tatane Chun-Li utilise quelques coups empruntés au jeu. Probablement pas de quoi empêcher les intégristes de hurler à la trahison de l'oeuvre originale, mais disons qu'en surface il semble y avoir les ingrédients pour un polar orienté action pas trop tarte ni trop éloigné de ses racines.


Street Fighter 03SPINNING BIRD KICK!


Inutile de tourner autour du pot plus longtemps : ce deuxième Street Fighter part pas trop mal, mais se casse la gueule en cours de route, et ne parvient pas vraiment à s'en relever. Le démarrage n'est pas inintéressant, y a de l'action, de la bagarre, Kristin Kreuk a l'air impliquée dans ce qu'elle fait à défaut d'être une grande actrice, et le personnage de Bison, bien que très différent de son homologue de borne d'arcade, y apparaît comme un bon méchant de cinéma, cruel et impitoyable, sans pour autant que l'acteur ait à en faire des caisses, et alors qu'il n'a pas vraiment la carrure et visiblement pas les aptitudes au kung fu d'un "boss" de Street Fighter. Et pour être honnête, ces bons éléments se maintiennent assez bien tout au long du film, mais malheureusement ils se retrouvent noyés dans le reste, qui est plutôt médiocre, pour ne pas dire naze.


Street Fighter 04

Michael Clarke Duncan était le choix assez évident pour Balrog le boxeur,
tandis que Robin Shou en Gen enchaîne un quatrième film tiré de jeux vidéo
après les deux
Mortal Kombat et DOA.


C'est trop bavard, tout ce qui concerne les machinations de Bison et de son entreprise Shadaloo est expliqué de façon assez laborieuse et paraît à peu près complètement dénué de sens : il fait proliférer le crime dans un quartier pour faire baisser le prix du terrain pour tout racheter à bas prix... puis au lieu d'acheter, il se fait céder le contrôle du quartier par les autorités locales, en les menaçant... puis on dirait que son projet immobilier n'est qu'un écran de fumée pour dissimuler son vrai but, faire accoster un bateau dans ce fameux quartier... sauf qu'il possède une île privée, donc on comprend pas trop pourquoi il a besoin de faire accoster le bateau à Bangkok puis d'héliporter le chargement sur son île... Quand je vous dis que tout serait tellement mieux si ça parlait simplement d'un championnat de patates dans la gueule ! Pour ne rien arranger, en parallèle à ça, on suit l'enquête de deux flics, et entre une Moon Bloodgood assez terne (même si étonnamment décolletée pour une agent de l'antiterrorisme) et un Chris Klein allie une absence charisme avec un jeu d'acteur fluctuant entre "qu'est-ce que je fais là, déjà ?", "au fait, je le jouais comment le personnage dans la scène d'avant ?" et "je comprends rien à mon texte, mais je suis cool, okay ?", on a du mal à se passionner pour leurs investigations, qui du coup plombent bien le rythme.


Street Fighter 05Chris Klein et Moon Bloodgood au meilleur d'eux-mêmes.


Pour ne rien arranger, si les combats sont plutôt pas mal chorégraphiés, la plupart souffre hélas d'un montage crétin qui pense être dynamique alors qu'il n'est qu'illisible, où le moindre coup de pied se retrouve montré successivement sous 5 angles différents en une fraction de seconde. C'est encore plus frustrant que les films où la caméra gigote tout le temps pour qu'on ne remarque pas trop qu'à la base l'action était minable, parce que là, on devine que c'était plutôt réussi par moments et donc qu'on rate vraiment quelque chose. Rien d'exceptionnel mais correct, avec quelques scènes un peu originales, comme lorsque Chun-Li, pendue au plafond par les pieds et menottée, parvient à éliminer deux adversaires et à s'évader. Au final j'avoue que le résultat n'est jamais aussi catastrophique que dans une horreur comme Doomsday, mais ça reste assez décevant.


Street Fighter 02Alors sinon, un truc que j'ai pas compris, c'est pourquoi Chun-Li est obligée
de vivre comme une clocharde alors que c'est une riche pianiste.


Ca n'est pas complètement nul, mais c'est quand même franchement mauvais. Le scénario oscille entre le déjà-vu, le poussif et le complètement débile (il y a toute une sous-intrigue qui raconte comment Bison a transféré toute la bonté de son âme dans le corps de sa fille pour pouvoir se consacrer pleinement à être méchant), ça manque de pêche, le casting ne fait pas vraiment d'étincelles... En clair, on s'ennuie, on regrette que ça ne soit ni vraiment un nanar ni vraiment un film potable. Décidément, la meilleure version de Street Fighter au cinéma reste encore cette séquence de Nikki Larson avec Jackie Chan où il se transforme en Chun Li.

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9 octobre 2011 7 09 /10 /octobre /2011 09:55

TekkenAussi curieux que ça puisse paraître, je crois qu'en définitive les jeux de baffes un-contre-un sont encore ceux qui ont le plus de chances de donner lieu à des adaptations cinéma un peu mémorables. Dans les autres genres, même quand vous prenez les moins nazes, genre Prince of Persia ou Tomb Raider, ça reste des produits dérivés insipides signés par des fonctionnaires hollywoodiens blasés, qui n'ont à peu près aucun intérêt. Mais dans le domaine de la baston, bon, je ne dis pas qu'il n'y a pas de grosses daubes comme Street Fighter, mais à côté de ça vous avez des machins improbables qu'on ne peut certes pas vraiment qualifier de bons films, mais auxquels un mélange de crétinisme fougueux et de fantaisie débridée confère une espèce de charme bourrin unique. Je pense évidemment à des films comme Mortal Kombat ou DOA: Dead or Alive, des films idiots mais à la personnalité forte, qu'on a du mal à vraiment mépriser ou détester. Enfin, à moins de se mettre devant en espérant du cinéma sérieux pour grandes personnes, évidemment.

Tout ça pour dire que j'avais un certain espoir que Tekken, l'adaptation des célèbres jeux de combat de Namco, soit lui aussi l'un de ces chouettes films débiles. L'univers s'y prête assez bien, a priori, avec ses nombreux personnages farfelus et sa multitude de petites intrigues aussi tortueuses et mélodramatiques que superflues pour justifier que tous ces braves gens se retrouvent à intervalles réguliers pour se démolir la gueule. Mais que pouvait bien devenir tout ça entre les mains du scénariste de Ballistic et The Marine, et d'un réalisateur dont les rares incursions en dehors du monde des séries télé (Anacondas 2 ou Le Fantôme de l'Opéra avec Robert Englund...) n'ont jamais vraiment brillé par leur qualité ?


Tekken 06Bon, ça s'annonce pas trop mal, les personnages ressemblent assez à ceux des jeux vidéo...


Ca commence dans un futur post-apocalyptique où les multinationales ont pris le pouvoir après la chute de tous les gouvernements mondiaux. Elles forment une espèce de coalition nommée Iron Fist, c'est-à-dire "le Poing de Fer", et la plus puissante est la multinationale Tekken, c'est-à-dire "le Poing de Fer", et là déjà on sent que le mec qui a écrit ça s'est vachement intéressé au matériau de base. Je répète, à chaque fois, qu'une adaptation doit être jugée sur des critères autres que le simple "si c'est fidèle à sa source c'est bien, sinon c'est nul", mais quand même, là le détail me paraît intéressant au sens où il donne l'impression que les auteurs ont tellement pris leur public pour des teubés qu'ils ont tenu à coller le nom de "Tekken" partout, sans même chercher à savoir ce qu'il signifiait, comme s'il fallait justifier le titre du film. Clairement, si "Tekken" n'avait été que le nom du tournoi d'arts martiaux autour duquel l'intrigue est centrée, on n'aurait pas pigé pourquoi le film s'appelait Tekken. D'ailleurs histoire d'en rajouter une couche, l'action démarre dans un bidonville de la périphérie de Tekken City (si si je vous jure). On est presque surpris que le grand patron de la multinationale s'appelle Heihachi Mishima comme dans le jeu plutôt que John Tekken.


Tekken 08Mais c'est quand même un film intelligent hein, y a un making of où une "actrice" qui doit avoir
deux répliques en tout nous explique le profil psychologique de son personnage.


Bon, bref. Tant qu'on n'entre pas dans les détails, l'intrigue du film ne paraît pas plus conne que la moyenne pour un film de bagarre : Jin, un jeune homme des quartiers pauvres (joué par un second rôle de Universal Soldier - Regeneration) dont la mère a été abattue par les miliciens à la solde de la multinationale Tekken décide de se venger en assassinant le grand patron, Heihachi Mishima, lors du prochain tournoi du Poing de Fer. On retrouve les passages obligés du genre, la présentation des concurrents, le vétéran qui prend le nouveau venu sous son aile, la jolie nana qui tombe sous son charme, les méchants qui trichent, les magouilles des organisateurs en coulisses... Absolument rien d'original, mais si c'est fait correctement et que les combats qui ponctuent l'histoire sont réussis, c'est pas très grave.


Tekken 01Bon mais évidemment, s'ils sont filmés comme ça par contre, ça peut poser problème.


Malheureusement, Tekken est en fait complètement abruti de bout en bout. Alors, je sais que pour certains c'est pas grave parce que c'est le genre de film qui se regarde "avec le cerveau débranché", et clairement Dwight H. Little et Alan B. McElroy n'ont pas fait le moindre effort pour viser au-dessus des attentes à peu près inexistantes de ce type de public. Et c'est cool pour eux, mais moi, si je voulais juste voir des gens se castagner sans que ça raconte rien, je regarderais de l'ultimate fighting plutôt qu'un film. J'ai du mal à m'intéresser à ce qui se passe à l'écran si je sens que même les gens qui ont fait le film s'en foutaient complètement parce que "ouais, bon, c'est Tekken, c'est prioritairement destiné à des mongolos avec zéro exigence à part que les costumes ressemblent à ceux du jeu, on va pas trop se fouler". Même un film particulièrement crétin comme Dead or Alive obéissait au moins à une certaine logique interne : le méchant avait une raison d'organiser ce tournoi, les combattants avaient une raison d'y participer. Ici, les motivations des uns et des autres (en dehors de Jin) sont assez floues, et les quelques éléments d'intrigue qu'on nous fournit se contredisent tout le temps au gré des besoins en rebondissements.


Tekken 04Au début du film, plusieurs scènes sont consacrées à la relation qui unit Jin à sa petite amie...
Tekken 05...mais avec l'arrivée de Christie Montiero, ce personnage subit le même triste sort
que la petite chanteuse dans Le Baltringue  avec Lagaf'.


Si au moins c'était aussi rigolo que DOA ou si les combats étaient bien mis en scène... Mais ça prend au sérieux son message mollement rebelle, et la majorité des interprètes ne sont pas d'authentiques pratiquants des arts martiaux mais des mannequins ou des danseurs, filmés de façon à masquer leurs limites lors des affrontements. Les bastons n'ont donc à peu près aucun intérêt, et il ne reste donc quasiment plus rien pour sauver le film de la nullité totale. Il n'y a même pas de semi-vedette venue cachetonner en cabotinant, tout au plus quelques seconds couteaux sympathiques (Cary-Hiroyuki Tagawa, Gary Daniels) qui n'ont pas l'air de beaucoup s'amuser, le reste du casting étant constitué d'inconnus photogéniques mais au charisme et au talent limités. Ca confirme que les producteurs n'avaient pas envie d'investir trop de sous, même si la pauvreté des décors (en gros, la majestueuse capitale Tekken City, c'est deux couloirs, une salle de gym, un bureau et une arène) était déjà un bon indice.


Tekken 03Petit coup de chapeau quand même à Ian Anthony Dale (Scorpion dans la nouvelle série Mortal Kombat),
qui se donne du mal pour avoir l'air d'un méchant trop cool, comme ici, tellement intense que même
quand il nique deux putes d'un coup, il peut pas s'empêcher de penser à ses plans
de vengeance et de domination du monde.

Tekken 02Cool guys don't look at explosions, c'est bien connu.


C'est donc un mauvais film idiot, horriblement mal écrit et platement mis en scène, sans relief et sans originalité. Je crois que le seul truc à peu près potable, c'est les costumes : les différents tataneurs ressemblent assez bien à leurs homologues virtuels sans que leur look détonne trop dans le monde réel. Mais à moins d'être le genre de fan qui se satisfera de payer 5-6€ pour voir le (charmant, certes) petit boule de Christie Monteiro en pantalon taille ultra-basse, Tekken n'a absolument aucune espèce d'intérêt.

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4 avril 2011 1 04 /04 /avril /2011 08:00

Prince of Persia les sables du tempsAdaptation orange et bleue de l'adaptation pour consoles modernes d'un classique du jeu vidéo, Prince of Persia est une sorte de version friquée du Roi Scorpion croisée avec 300, soit une aventure alourdie de ralentis et d'effets spéciaux dans un Moyen-Orient imaginaire et magique. Le héros de Donnie Darko et du Secret de Brokeback Mountain y joue Dastan, un gamin des rues dont la noblesse de coeur lui permit d'être adopté par le roi de Perse et de devenir prince. Parvenu à l'âge adulte, alors qu'il se promène dans le désert avec ses frères adoptifs et toute leur armée, il tombe sur la forteresse sacrée d'Alamut, que le conseiller de leur père, Ben Kingsley, les persuade d'attaquer après la découverte d'une cargaison d'armes semblant indiquer que la ville sainte s'est secrètement alliée aux ennemis de la Perse. Une bataille et quelques fourberies plus tard, Dastan est en fuite, injustement accusé de haute trahison, encombré d'une princesse peu coopérative mais en possession d'une dague magique permettant de remonter le temps. Fort de ce pouvoir, il va tenter de laver son honneur et de démasquer l'enfoiré qui a tout manigancé pour lui faire porter le chapeau (il n'a pas vu la jaquette avec Ben Kingsley qui fait sa tête de méchant, il ne se doute de rien au début).

Comme c'est tiré d'un jeu, je n'en attendais pas grand'chose, et je n'ai pas été déçu, c'est effectivement ce que j'ai eu, ni plus, ni moins : pas grand'chose. Et attention, même avec si peu, c'est déjà le dessus du panier en matière de jeux vidéo portés au ciné hein, y a des acteurs corrects, un budget conséquent et un réalisateur qui, à défaut de mettre la moindre passion ou inventivité dans son boulot, y a au moins mis du professionnalisme et une certaine compétence. Mais être parmi les meilleurs sur un segment marketing où la concurrence va de "à chier" à "médiocre" est à peu près aussi difficile et glorieux que de battre Emmanuelle Laborit à un concours de chant, surtout quand on a les moyens de Disney. Mike Newell n'a visiblement pas cherché à viser au-dessus de "moyen" tandis qu'il cochait  sagement les cases de la liste d'éléments imposés par les producteurs à insérer dans le film.


Prince of Persia 02
Prince of Persia emprunte ainsi sans se fouler les sentiers battus du cinéma d'action/aventure moderne. Il y a l'attaque d'une forteresse pour faire comme dans Le Seigneur des Anneaux, mais en pas terrible (et trop visiblement filmée en studio sur fond vert). Il y a du parkour, comme dans les nouveaux James Bond ou Die Hard 4, mais pas du genre à couper le souffle. Trop de ralentis pour faire comme dans les films de Zack Snyder. Des images de synthèse pas spécialement ridicules mais pas impressionnantes non plus. Des personnages sans relief, déjà vus ailleurs, comme l'inévitable princesse pimbêche, parce que c'est comme ça qu'on montre, dans un film en costumes genre Pirates des Caraïbes, que le personnage féminin est moderne, indépendant et fort (même si elle est incapable de résister au charme du héros). On n'est jamais surpris (si ce n'est en constatant qu'à l'époque du film, apparemment, la Perse était entièrement peuplée de babtous), jamais vraiment enthousiasmé.


Prince of Persia 01
Il faut dire que ces personnages pas spécialement engageants (joués par des acteurs qui ont à peine l'air d'être à ce qu'ils font) et leurs péripéties mi-molles suivent une intrigue qui, sans être particulièrement plus conne que la moyenne, est tuée très vite par la découverte de la fameuse dague-à-remonter-le-temps. Quand un film s'autorise à se "rembobiner" comme ça, on sait toujours où ça va mener : dans les dix ou quinze dernières minutes, il y aura un faux dénouement cataclysmique, genre les héros meurent, le monde est détruit et tout, et puis à la seconde d'après, les trois quarts du film vont être purement et simplement annulés et remplacés. J'espère que personne n'a l'impression que je révèle un gros coup de théâtre là hein, parce que c'est toujours comme ça. Rappelez-vous de Next. Ca ne se dément jamais, et comme on le sait depuis le début, on a du mal à s'impliquer dans ce qui se passe à l'écran, on a presque envie de sauter directement aux derniers chapitres histoire de pas perdre son temps avec des péripéties qui finiront effacées par leurs protagonistes.


Prince of Persia 03
Alors certes, comparé aux autres adaptations de jeux vidéo que j'ai pu voir, ça n'est pas catastrophique, c'est meilleur que les Uwe Boll ou que Max Payne, ça vaut un Tomb Raider. C'est regardable, on ne s'ennuie pas trop, mais c'est vraiment très moyen, sans âme, sans originalité, sans saveur. On n'y retrouve pas ce qui fait le charme du Roi Scorpion, mais c'est plus réussi que sa suite, et les joueurs fans de PoP version Ubisoft y trouveront une certaine fidélité au matériau d'origine. En gros, c'est un film à suivre d'un oeil distrait un après-midi ou un soir où il n'y a vraiment rien d'autre à la télé, mais à 10€ ça ne vaut vraiment pas le coup d'acheter le DVD.

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18 janvier 2011 2 18 /01 /janvier /2011 16:30

Tecktonik World TourHistoire de démarrer l'année en beauté (et au passage de rassurer mes trois lecteurs sur la survie du blog), aujourd'hui, un jeu qui depuis des mois et des mois, semblait crier "alleeeeez Toxiiiiic, teste-moiiii !!!" depuis les bacs de soldes où il traîne quasiment depuis sa sortie, Tecktonik World Tour.

Forcément, un jeu pour DS inspiré par le mouvement Tecktonik, ça fait rêver, au sens bien sûr où on s'attend à une bouse monumentale, un produit tellement minable et raté qu'il en devient comique, un truc qui finira par devenir légendaire à force d'apparaître immanquablement dans tous les classements des pires jeux de l'histoire pour les 20 prochaines années. Quand on a pour vice de dénicher ce que cette belle industrie a pu engendrer de plus lamentable, on s'attend à se régaler : on sait de quoi sont capables les éditeurs de titres DS quand il s'agit d'exploiter une licence connue, alors si en plus il s'agit d'une licence aussi grotesque et à la popularité aussi éphémère que la Tecktonik, on se dit qu'on ne peut avoir affaire qu'à un jeu catastrophique bâclé en 2 heures...

Eh bien mes amis, je suis au regret de vous dire que non. Sur la même console et dans le même genre, c'est-à-dire de la repompe d'Elite Beat Agents, j'ai hélas joué à pire. Ca s'appelait Deviens Miss France, c'était abominable et con et ça n'avait absolument aucun rapport avec ce que son public était en droit d'espérer. Là, on sent que ça a été conçu avec un minimum de soin et un souci de réellement exploiter l'univers de la Tecktonik, pas simplement de mettre rapidement sur le marché une cartouche à 30€ avec n'importe quel "truelleware" dessus avant qu'il ne soit trop tard pour profiter d'une mode, comme pour Bienvenue chez les ch'tis par exemple.

Conrètement, c'est donc un jeu de rythme dans lequel vous devrez utiliser le stylet pour toucher au bon moment des symboles apparaissant à l'écran pour contrôler votre danseur. Il y a 10 niveaux répartis sur 8 villes du monde (Ibiza, Paris, Barcelone, Tokyo...), et chaque niveau se décompose en deux étapes : dans la première, les mouvements à effectuer sur l'écran tactile sont basés sur la chorégraphie du danseur, et dans la seconde, sur le rythme de la musique. Plus vous êtes précis, plus vous gagnez de points, plus votre score est élevé à la fin de chaque niveau, et plus vous débloquez de pièces de vêtements pour votre personnage. Ca n'est pas trop mal foutu, les graphismes ne sont pas vilains, et l'animation est d'une qualité surprenante quand on s'attend à un jeu de merde : oui, le type s'agite comme un handicapé mental épileptique tentant d'imiter le mime Marceau, mais c'est fluide et ça ressemble vraiment à ce que faisaient les vrais tecktonikeurs au cours des deux semaines où TF1 a essayer de nous faire croire que c'était un vrai phénomène de société comme les Pokémon ou les Tortues Ninja et pas une marque qu'ils tentaient de lancer.

On ne peut donc pas vraiment dire que ce soit une arnaque torchée à la va-vite. A supposer que vous aimiez la Tecktonik, vous en auriez vraiment pour votre argent en fait, surtout au prix où Tecktonik World Tour se vend de nos jours, soit 1,50€ si vous cherchez bien (attention quand même, certaines boutiques en demandent encore  3 ou 5 €, voire 8 ou 10 pour les plus déraisonnables). Plus cher, non, parce qu'il n'y a que 8 décors et 10 morceaux et que ça se boucle en 1h30 maxi donc faut quand même pas déconner. Mais pour un fan, pourquoi pas : le contenu est très maigre pour ne pas dire indigent, mais à 1,50€ on fait moins la fine bouche qu'à 5 ou 10.

Le problème, c'est que ça reste un jeu de Tecktonik. Les personnages sont lookés Tecktonik, ils dansent la Tecktonik, la musique est le genre de soupe techno à deux balles qui sert à danser la Tecktonik. Si vous êtes fan tant mieux, mais sinon, même si vous êtes très porté sur les jeux de rythme, c'est à fuir. Même à 1,50€, pas la peine de s'infliger les gesticulations grotesques d'un jeune abruti vaguement mangaïsé en jean slim, lunettes de soleil rose et orange et crête bleue au gel sur des boucles de 10 secondes de "boum-boum-ding-dong" nulles et répétitives. On peut pas reprocher à l'éditeur de nous tromper sur sa marchandise mais du coup, même pas moyen d'en rigoler, c'est ni plus ni moins qu'un jeu ludiquement potable mais pauvre en contenu et qui a le malheur d'être consacré à un univers consternant, pas vraiment un nanar. Et si c'est un bon jeu de rythme que vous cherchez, remettez-vous à Elite Beat Agents.

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17 novembre 2010 3 17 /11 /novembre /2010 09:01

NinjatownDans la série "les jeux qui n'avaient aucune chance de bien se vendre", aujourd'hui prenons une ligne de "designer toys", vous savez ces jouets "kawaii" généralement hors de prix destinés à décorer les bureaux ou les sacs à dos de geeks adultes pas vraiment sortis de leur adolescence, et au lieu d'en faire un sous-Mario ou une compilation de mini-jeux à deux balles, tentons un jeu de stratégie sur une console où beaucoup de licences réputées occupent déjà ce créneau, et puis pour couronner le tout débrouillons-nous pour que ce soit hyper mal distribué, au point que beaucoup de gens ne le verrons pour la première fois en rayon que quand il se sera retrouvé dans le coin "bonnes affaires" à 10 € un an après sa sortie... Bon enfin, comme je dis à chaque fois : tant que ça permet de choper le jeu pour pas cher, s'il est bon on ne va pas se plaindre, tant pis pour ses développeurs et son éditeur et puis c'est tout.

Ninjatown est ce qu'on appelle un "tower defense", un jeu dans lequel on doit stopper l'arrivée de vagues d'ennemis se dirigeant vers un point précis, en plaçant sur leur trajet une série de dispositifs de défense. Le jeu propose une campagne de 36 niveaux sur ce principe, sur un scénario qui raconte la lutte entre un village de ninjas pacifiques contre une horde de démons venus dérober leur recette secrète de biscuits-shurikens.

Le joueur dispose de huit types de ninjas différents pour stopper les démons, mais n'a pas de contrôle direct sur eux : il faut placer des cabanes de ninjas le long des routes, et leurs habitants se débrouilleront eux-mêmes pour péter la gueule à l'envahisseur. Le ninja de base est moyen en tout, le ninja orange est plus fort mais plus lent, le vert tire des projectiles au lieu d'attaquer au corps à corps, le blanc gèle les ennemis pour les ralentir, le gris entrave leur progression en plus de les cogner, etc. Les ennemis eux-mêmes sont de plusieurs sortes, ceux qui volent, ceux qui empoisonnent, ceux qui courent droit au but sans s'arrêter pour se battre... Chaque fois qu'un démon parvient à passer les défenses et à atteindre le drapeau à la fin de la route, on perd un point de vie, et au bout de dix, c'est perdu, il faut recommencer le niveau. Pour s'aider, il est souvent indispensable de faire appel aux pouvoirs du "ninja vénérable", un vieux barbu qui pourra brûler les monstres, ou arrêter le temps, ou tabasser une série d'adversaires à la chaîne, ou autre, et il y a également quelques ninjas bonus, pour lesquels on ne peut pas construire de cabanes, mais qu'on placera directement sur la route pour un usage unique, comme la crotte ninja dont la puanteur blesse tous les démons présents dans sa zone d'effet.

Malgré un graphisme enfantin, un univers et un scénario complètement farfelus, on a tout de même affaire à un authentique jeu de stratégie dans lequel il faudra vraiment réfléchir, avant l'arrivée de chaque nouvelle escouade d'ennemis, à la méthode la plus efficace pour les empêcher de capturer le drapeau. Améliorer les cabanes déjà installées pour rendre leurs occupants plus forts ? Ajouter de nouvelles cabanes st si oui, lesquelles ? Construire des bâtiments spéciaux qui boostent certains attribus des cabanes environnantes ? Si les premières missions, qui servent de didacticiel, sont vraiment faciles, par la suite certaines deviennent nettement plus corsées, avec des tracés retors, des vagues d'ennemis qui se succèdent sans laisser le temps de se réorganiser, des fonds limités pour installer ses troupes, une grande variété de menaces qui obligent à beaucoup diversifier ses propres rangs... A la fin de chaque tableau remporté, une note est attribué au joueur en fonction de son niveau de réussite, et si au départ on enchaîne les "A" sans trop se fouler, par la suite il arrive qu'on soit content de pouvoir décrocher un simple "C" tant les choses se gâtent.

J'en profite au passage pour signaler que la difficulté n'est pas super bien dosée. Les niveaux situés vers le milieu du jeu se révèlent plus difficiles que les derniers (à part peut-être le dernier, avec son boss coriace). Non seulement parce qu'on commence à bien maîtriser son sujet, mais aussi parce que les plus puissants types de ninjas (comme ceux qui tirent des boules de feu) et les bâtiments les plus utiles (comme celui qui permet d'amasser plus rapidement les deux ressources du jeu, les gâteaux et la magie) sont débloqués. C'est pas gravissime mais c'est dommage.

Je n'ai pas une énorme expérience du "tower defense", mais je dois dire que celui-ci est vraiment sympa et m'a vite conquis. L'ambiance rigolote aide à accrocher au départ, et par la suite des mécanismes simples mais solides vous garderont scotchés dessus (enfin, à condition d'être un peu fan de stratégie quand même, à la base). La durée de vie n'est certes pas infinie, mais elle est honnête pour le prix, surtout qu'on peut rejouer les tableaux déjà gagnés pour espérer améliorer sa note si on n'a pas eu un "A" la première fois. Pour 10€, à moins d'être absolument allergique au STR, c'est vraiment une affaire à ne pas rater.

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15 octobre 2010 5 15 /10 /octobre /2010 08:49

Percy JacksonJe n'ai jamais lu un bouquin de Rick Riordan ni vu le film de Chris Columbus. Je n'ai pas non plus vu la parodie porno gay, Percy Jackson l'avaleur de foutre, ni sa parodie porno xylophile, Percy Jackson le violeur de poutres, je ne mange pas de ce pain-là. Mais comme l'adaptation DS de la version ciné est plus ou moins une sorte de jeu de stratégie au tour par tour et qu'elle se négocie autour de 20€, je me suis dit que j'allais tenter le coup vu que j'aime bien ça.

Pour ceux qui se demandent de quoi ça cause, en gros c'est  un genre de Harry Potter et la mythologie grecque. C'est peut-être réducteur aux yeux de quelqu'un qui connaît un peu mieux cet univers, mais en tout cas c'est ce qu'on en capte d'après le jeu DS et puis de toutes façons c'est sûrement comme ça que l'auteur l'a vendu à l'éditeur à la base, pour le convaincre qu'il y aurait des montagnes de pognon à se faire sur la vente des droits. On suit une bande de demi-dieux adolescents qui traversent les Etats-Unis pour sauver la mère de l'un d'eux, enlevée suite à une querelle entre Zeus, Poséidon et Hadès autour de la disparition de "l'Eclair Primordial" de Zeus. En chemin, ils combattent des créatures légendaires, découvrent des objets magiques, etc.

Le jeu se présente un peu comme un RPG japonais dont on n'aurait gardé que les combats. Pas vraiment d'exploration, pas d'inventaire à gérer, on déplace son pion sur les cases d'un plateau, et quand c'est une case sur laquelle se trouve un adversaire, on passe en mode baston, qui se déroule au tour par tour, généralement à trois héros contre trois monstres. Chaque fois que la barre d'action d'un des deux camps est pleine, c'est son tour d'attaquer ; on sélectionne alors qui va frapper, avec lequel de ses pouvoirs, et sur quelle cible. Il y a des attaques physiques, des attaques d'eau, de feu, de poison ou autre ; certaines diminuent les points de vie de l'adversaire, d'autres affaiblissent sa résistance à un élément, d'autres altèrent ses capacités. Elles sont plus ou moins efficaces et consomment plus ou moins de points d'action. Il y a aussi des pouvoirs pour se guérir, et on gagne des objets en tuant les ennemis qui peuvent être par la suite utilisés pendant les combats à la place d'un pouvoir. Bref, du très classique pour qui a déjà joué à un Final Fantasy dans sa vie.

Et pour être honnête, c'est à peu près tout ce qu'il y a à dire sur le jeu. Il y a quelques petites originalités, comme la possibilité d'augmenter les dégâts infligés ou diminuer ceux subis par le biais de certains actions à effectuer au stylet. Il y a des attaques à plusieurs qu'on peut lancer de temps en temps en remplissant sa barre de "solidarité". Mais pour le reste, c'est vraiment du déjà vu. On sélectionne son groupe de trois (Percy, le héros, fils de Poséidon, et deux compagnons parmi cinq), on sélectionne leurs différents pouvoirs (chacun ne peut en utiliser que deux ou trois par combat, pas plus) et on déplace son pion jusqu'à ce que ça se bagarre. Les combattants gagnent de l'expérience au fil des rencontres, ce qui débloque de nouveaux pouvoirs et donne des points à répartir sur leur différentes capacités (force, précision, etc). Régulièrement il y a une petite saynète au style visuel très "cartoon moderne pour pré-ados" avec des dialogues bébêtes et une intrigue sans grand intérêt. Puis on repart affronter des minotaures, des harpies, des fantômes, des squelettes, des dieux.

Et voilà, c'est vraiment tout. Des combats à la Final Fantasy à l'infini. C'est classique et c'est répétitif, mais pour être honnête, ça n'est pas foncièrement désagréable à jouer pour peu que vous soyez un peu amateur du genre (qui s'apparente à la stratégie au tour par tour, donc, si vous avez bien suivi). Les affrontement ne s'éternisent pas inutilement et le jeu utilise des méthodes "Diablo-esque" pour vous garder un peu plus longtemps que vous n'auriez cru, en vous donnant régulièrement accès à un nouveau personnage ou un nouveau pouvoir au moment où vous étiez prêt à dire "bon allez j'arrête pour aujourd'hui". Je dis pas que vous allez passer des nuits blanches scotchées devant, mais à moins d'être complètement hermétique au style, c'est pas non plus le truc que vous abandonnerez en 20 minutes.

Ca aurait quand même pu être largement mieux si les gens de Griptonite (Les Simpson le jeu, Age of Empires: Mythologies...) avaient eu le temps de peaufiner un peu plus leur produit au lieu de se dépêcher pour le sortir en même temps que le film, histoire d'y ajouter un peu de profondeur, d'affiner le gameplay. Il y a peu de types d'ennemis (une petite dizaine, déclinés en différentes tailles et couleurs), l'équilibrage entre les différents personnages n'est pas terrible, avec des compagnons qui se retrouvent totalement obsolètes par rapport à d'autres, et Percy lui-même qui devient beaucoup trop fort une fois ses meilleures attaques débloquées. C'est facile, c'est simpliste, et ça n'a pas une durée de vie énorme.

Dans le genre "jeu pour enfants basé sur un personnage connu", j'ai testé largement pire que ça, je dois dire. Là récemment et sur la même console j'ai Max et les Maximonstres qui me vient en tête par exemple. Percy Jackson n'est pas trop mal fait mais tout de même loin d'être passionnant, et je doute que les fans du film puissent l'apprécier plus que moi ; je le vois plutôt comme un titre pour amateurs de ce genre particulier que pour amateurs des personnages de Rick Riordan. A vingt euros, ça n'est clairement pas ce que je considérerais comme un achat intéressant. Cela dit, si le principe vous attire et que vous le dénichez pour largement moins, mettons, 5 €, vous y trouverez peut-être un petit divertissement sympathique.

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14 septembre 2010 2 14 /09 /septembre /2010 09:10

Max PayneLes producteurs de cinéma ne sont pas toujours des gens très malins, mais il y a une chose qu'ils ont visiblement bien assimilée : il y aura toujours suffisamment de fans de jeux vidéo curieux pour rembourser le budget moyen d'un film adapté d'un jeu. Peu importe qu'ils soient généralement minables et que même les meilleurs ne soient que médiocres, peu importe qu'on mette des vedettes ou des seconds couteaux à l'affiche, peu importe que ce soit Uwe Boll ou un vrai réalisateur derrière la caméra, peu importe que ce soit un titre légendaire comme Doom ou un jeu qui n'a pas beaucoup marqué les mémoires comme Bloodrayne, on peut mettre 20 ou 30 millions dessus, il y aura toujours suffisamment de gogos pour se dire "tiens, un film sur un jeu vidéo, je devrais le voir au ciné ou en DVD, moi qui aime les jeux vidéo". Je me moque pas, hein, je fais moi-même partie de ces abrutis qui ne peuvent pas s'empêcher de s'attarder sur des Dead or Alive ou des Hitman quand bien même je ne suis pas fan de ces jeux-là en particulier, et tout en sachant que ça a 99% de chances d'être de la merde.

Une fois de plus donc, je me suis rendu coupable d'engraisser de cyniques marchands de caca en dépensant 5 € pour le DVD de Max Payne alors que je n'ai jamais joué à un jeu Max Payne. Signé par le réalisateur du remake de La Malédiction, le film ressemble au cousin dépressif de Sin City et The Spirit : c'est quasiment du noir et blanc, ça se passe presque entièrement de nuit, et sous prétexte de faire "film noir hyper stylé" ça fait surtout super factice, notamment à cause de cette fausse neige en plumes qui tombe tout le temps, ou de détails à la con comme cette porte de chambre d'enfant que l'on revoit régulièrement tout au long du film, et où les petites lettres suspendues disent juste "BABY" là où des vrais parents de la vraie vie mettraient le prénom du bébé.


Max Payne 06Et la femme de Max Payne a une gourmette sur laquelle est écrit "WIFE", aussi.


A Toronto New York, l'inspecteur Marky Mark Payne n'est plus que l'ombre de lui-même depuis l'assassinat de sa femme et de leur enfant, et a été relégué au service des affaires classées sans suite.Du coup il en profite pour enquêter sur l'affaire classée sans suite de l'assassinat de sa femme et de leur enfant. J'aimerais bien vous dire si c'était une fille ou un fils mais comme je le sous-entendais plus haut, on sait juste que c'était un bébé. Peut-être que BABY c'était son prénom, maintenant que j'y pense ? Qu'est-il arrivé à Baby Payne, telle est la question qui obsède Max depuis 3 ans. Pour quelque obscure raison, ses investigations le mènent dans une boîte de nuit où les gens se droguent et où il se fait draguer par Olga Kurylenko, avec qui il décide finalement de ne pas coucher, parce qu'apparemment entre ça et Hitman c'est à ça qu'elle sert dans les adaptations de jeux vidéo.


Max Payne 02Contrairement à Hitman, ici les producteurs frileux ont fait garder sa couverture à Olga,
du coup on s'étonne un peu moins qu'elle n'arrive pas à allumer ce geignard frigide de Max Payne.


Du coup Olga se fait massacrer par une mystérieuse créature ailée, et comme le portefeuille de Max est retrouvé parmi ses restes, il se retrouve soupçonné du meurtre. La soeur d'Olga, jouée par la petite mignonne de Sans Sarah, rien ne va !, HYPER CONVAINCANTE en impitoyable tueuse à gages russe je vous assure, décide donc de se venger de Max, mais c'est là qu'ils découvrent ensemble que tout ça est une machination diabolique parce que gnagnagna drogue hallucinogène blablabla méchants hommes d'affaires patati patata et à la fin, il gagne mais pas complètement, peut-être y aura une suite, faut voir, vous n'avez qu'à rester jusqu'après le générique pour voir si Nick Fury va proposer à Max de rejoindre les Vengeurs.

 

Max Payne 03Franchement, on y croit A MORT.


Comme je le disais, je n'ai jamais joué à Max Payne. Mais à l'époque le jeu avait fait son petit effet donc forcément, j'ai eu l'occasion de lire des choses dessus et de savoir que c'est principalement un jeu de fusillades en bullet time parce qu'à l'époque Matrix venait de sortir et c'était LE truc que tout le monde voulait copier. Forcément, un siècle de suites, imitations et parodies plus tard, c'est devenu ringard et le réalisateur a préféré ne pas en abuser, mais il a aussi préféré limiter les fusillades, même sans bullet time, au strict minimum. Du coup même si je l'ai mis en "Action", je préfère vous prévenir que Max Payne est un film extrêmement mou et bavard. Le genre qui paye une pute juste pour discuter parce qu'il arrive pas à bander, en somme. Ce qui donne à la scène où Mark Wahlberg ne couche pas avec Olga Kurylenko un nouveau sens finalement : c'est la clé qui explique le film. Vous savez comme dans les couillonnades de David Lynch. "Non mais tu vois, la tasse à café blanche c'est la clé, si tu repères les scènes avec la tasse à café blanche, tu comprends à quel point Mullholland Drive c'est trop génial". Bref. Il doit y avoir deux scènes d'action vers la fin quand même, mais je vous préviens que le temps qu'elles arrivent vous serez déjà endormis.


Max Payne 09Le générique de fin est assez cool par contre, mais c'est sûr et certain
que vous ne tiendrez pas éveillé jusque-là.


Oui parce que vraiment, Max Payne est très, très ennuyeux. Avoir négligé le côté "John Woo" du matériau de base pour se focaliser sur l'aspect "film noir" n'est pas grave en soi ; au risque de me répéter pour la ouatmillième fois, tant qu'un film est bon, on se fout de savoir s'il suit scrupuleusement sa source d'inspiration. Mais entre l'abondance de personnages sans intérêt, le scénario bidon et l'univers en simili-toc, on est plus près du risible Spirit que d'Humphrey Bogart. Max Payne lui-même semble avoir du potentiel au début, il est présenté comme un type exceptionnellement sinistre et rendu très dangereux par le fait qu'il n'a plus peur de rien puisqu'il n'a plus rien à perdre. Un archétype assez classique certes, mais quand c'est bien joué c'est cool. Malheureusement, comme l'interprétation de Wahlberg se limite grosso modo à arborer constamment une mine de chien battu pour qu'on comprenne bien à quel point il est tout triste d'avoir perdu sa famille, le personnage n'a finalement pas beaucoup d'épaisseur.


Max Payne 01Une scène au tout début le montre en tant que kamikaze sans peur et sans scrupules,
mais ça restera malheureusement le seul effort fait pour lui donner un peu de relief.


Si l'on ajoute qu'il paraît assez incompétent en tant qu'inspecteur, ça ne laisse plus beaucoup de raison de suivre son enquête avec intérêt. Après des années de recherches infructueuses, il lui faut encore tout un film pour piger la clé d'une énigme que le spectateur moyen résoudra en quelques minutes. Sa femme a été tuée par un type avec un tatouage représentant une aile noire... Les adeptes de la nouvelle drogue mystérieuse qui circule ont des tatouages similaires... L'entreprise pharmaceutique qui employait la femme de Max a pour symbole une aile noire... Holala ben oui ça a vraiment l'air compliqué tout ça. Si notre héros avait deux sous de de jugeotte, tout ssrait réglé dès la première demi-heure. Alors plutôt que de se compliquer à écrire un scénario moins simplet, les auteurs ont ajouté une heure de remplissage inutile, des rencontres avec des personnages secondaires qui ne mènent à rien, du bavardage... Alors vous me direz, tout ça c'est cool pour des acteurs comme Jamie Hector alias Marlo, le marlou de Sur écoute, ça le sort un peu des séries télé et ça lui donne l'occasion de jouer avec un accent, les acteurs aiment ça, ça fait genre "j'ai un large répertoire, je peux jouer plein de personnages", et si après Max Payne vous visionnez Ultimate Game vous pourrez toujours vous dire "ah ben tiens finalement Max Payne n'était pas le pire film avec Ludacris que j'aie vu", mais c'est une assez maigre consolation.


Max Payne 08Et en plus, notre inspecteur dépressif est tellement con qu'il faut encore que les méchants
lui expliquent leur plan diabolique à la fin avant de (ne pas) le tuer.

Le cahier des charges devait imposerdes scènes à effets spéciaux pour faire genre film à gros budget, et on a donc droit quelques temps à une fausse piste surnaturelle, avec de mystérieuses créatures ailées, piste intriguante que le scénario finit hélas par balayer sous le tapis en cours de route pour tout mettre sur le compte de cette drogue que les branchés des bas-fonds insistent pour consommer alors qu'elle semble n'avoir absolument aucun aspect positif pour la plupart d'entre eux. C'est juste un moyen supplémentaire d'arriver au bout du temps règlementaire, et d'avoir quelques images un peu étonnantes pour appâter le chaland dans la bande annonce.


Max Payne 11Remarquez, cette histoire d'ailes noires ça nous rappelle que Max ferait sans doute bien d'enquêter un peu
sur une certaine entreprise qui en utilise une comme logo, allez savoir, peut-être que c'est lié, hein,
mais c'est tellement dur à suivre comme piste qu'il faudra bien tout un film pour ça.


Les espoirs ne sont jamais bien hautsquand on commence à regarder un film tiré d'un jeu vidéo, mais Max Payne ne parvient quand même pas à franchir une barre pourtant placée très bas. Ca doit quand même pas être si difficile de faire mieux, ou disons au pire au moins aussi médiocre qu'un Hitman ou un Tomb Raider, un truc pas terrible mais assurant un peu de divertissement, mais là c'en est au point où si je devais choisir entre revoir ça ou Bloodrayne, je choisirais le film d'Uwe Boll. Con et poussif, le film n'est même pas regardable comme un nanar à la Dead or Alive. Le DVD se trouve régulièrement dans des opération du genre "5 pour 30 €", "10 pour 50€" ou "2 pour 10€", mais vous pouvez sans hésiter laisser traîner ce pauvre navet dans les bacs de solde, vous n'avez pas de temps à perdre avec une merde pareille.

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31 août 2010 2 31 /08 /août /2010 09:51

Might and Magic Clash of HeroesSi la Game Boy Advance a eu son Heroes of Might & Magic, je ne vois pas bien ce qui s'oppose à la sortie d'un épisode sur DS. Et pourtant, en fait de Heroes, la portable de Nintendo n'a eu droit qu'à ce Clash dont le succès n'a pas dû être énorme si j'en juge par le fait qu'il s'est retrouvé soldé pour très peu cher en à peine quelques mois. L'absence du génial jeu de stratégie au tour par tour imaginé par le défunt développeur New World Computing sur une console si propice au genre est plus que regrettable, mais pour une fois que la DS accueillait un produit original, penchons-nous dessus avec intérêt plutôt que de faire la fine bouche.

Si le style visuel a été cartoonisé/mangaïsé pour tenter de séduire le principal public de la DS, on retrouve dans ce Might & Magic l'univers introduit dans Heroes V, le monde d'Ashan, quelques personnages (Godric, Markal...), cinq de ses six factions de base et une partie des créatures qui y sont associées. Pour ceux qui ne connaitraient pas du tout, c'est de l'heroic fantasy pas follement originale avec des chevaliers, des elfes et des magiciens qui se foutent des baffes pour la conquête de tel puissant artefact ou tel territoire enchanté, mais sans trop s'éloigner des sentiers battus par Tolkien, ça a quand même son petit charme personnel. Cette nouvelle déclinaison est une sorte de "Tactical RPG" dont l'action se divise en deux phases, l'une assez classique où l'on dirige son héros en vue de dessus au travers de forêts, villages et cavernes à la recherche d'éléments faisant progresser l'intrigue (soit principalement des conversations avec des PNJ) à la manière d'un RPG japonais, et la phase tactique dans laquelle on livre bataille à chaque rencontre avec un adversaire.

Ca vous décevra peut-être, mais je dois avouer que je n'ai pas joué à la totalité des jeux de stratégie de tous les temps et de tout l'univers. Aussi je prends un risque en affirmant que le système utilisé par Clash of Heroes pour ses combats est inédit dans ce domaine. Les habitués de Heroes of Might & Magic qui pensent y trouver leurs marques tout de suite seront surpris (et peut-être déçus), car s'il y a toujours des zombies ou des dragons-squelettes dans les armées des Nécromanciens ou des druides et des licornes dans les rangs des Sylvains, tout ça ne fonctionne ni comme sur PC, ni selon le système à la Advance Wars repris par les Age of Empires de la DS, mais selon des mécanismes qui tiennent presque plus du puzzle game à la Columns que de la stratégie traditionnelle.

Le joueur contrôle son armée sur l'écran tactile, tandis que l'adversaire apparaît sur l'écran supérieur ; au début de la bataille, les unités sont disposées aléatoirement sur un plateau de 8 colonnes à 6 rangées, et à chaque tour, on peut effectuer 3 déplacements dans le but d'aligner des séries de 3 unités du même type et de la même couleur. Un alignement horizontal créé un mur de défense, tandis qu'un alignement vertical active une escouade offensive qui, après s'être "chargée" au cours des quelques tours suivants, partira à l'attaque de l'adversaire. Les attaquants se lancent ensuite à l'assaut le long de leur colonne, éliminant sur leur passage les unités adverses plus faibles qu'eux ; le but est généralement d'en faire parvenir un maximum jusqu'au fond de l'écran de l'adversaire pour qu'ils s'attaquent directement au héros qui commande les troupes. Parvenu à zéro point de vie, un héros est vaincu.

Expliqué comme ça, je ne sais pas si c'est clair, mais rassurez-vous, quand on l'a entre les mains, grâce au didacticiel tout devient limpide assez rapidement. La première campagne vous explique de manière simple le concept de base puis introduit progressivement les diverses subtilités : les unités d'élite et légendaires plus compliquées à "charger" mais plus puissantes, les attaques "liées" (activer plusieurs escouades identiques au même tour augmente leur puissance), le pouvoir magique du héros (chacun dispose d'un sort unique, ça va du mur qui rend le héros pratiquement invulnérable pendant un tour à la possibilité de transformer ses unités inactives en projectile)... Pour rester fidèle à la tradition des Heroes, il y a également des artefacts aux capacités diverses (augmentation des points de vie, résurrection...) et des ressources à collecter en route pour acheter de nouvelles unités.

On se retrouve donc face à un gameplay déroutant, mais original et rafraîchissant. Pour un truc vendu en lot à 20 € les deux sous des étagères de Horse Life 3 à 40 €, on sent le petit jeu concocté avec amour par des mecs qui avaient vraiment envie de lancer un truc nouveau, pas une énième resucée de ci ou ça. C'est bien pensé, c'est addictif, la victoire ne s'obtient pas en allant écraser l'ennemi sous le nombre mais en réfléchissant réellement à la meilleure stratégie pour l'éliminer. Il faut apprendre à tenir compte des différents temps de chargement des unités, de leurs capacités spéciales, de la solidité variable des murs d'une faction à l'autre... Les combats contre les boss ajoutent de la variété, de même que certains affrontement spéciaux à l'objectif différent du simple "Eliminez le héros adverse", comme envoyer simultanément deux attaques vers des leviers pour ouvrir un portail, tuer une créature sans blesser un prisonnier ou encore détruire des canons en franchissant des ponts mouvants au-dessus d'une rivière de lave.

Tout n'est évidemment pas parfait, et en dehors du fait que vous n'accrocherez pas forcément à son fonctionnement particulier, le jeu souffre de quelques défauts de conception qui me retiennent de vous le conseiller sans réserve. L'écran tactile répond parfois bizarrement à vos demandes, ce qui se révèle plus que pénible par moments. Il y a quelques bugs, je me souviens notamment avoir démarré un combat avec une barre de vie quasiment vide parce que l'IA avait oublié de la réinitialiser après la bataille précédente. Les cartes de chaque campagne ne sont pas toute petites mais pas non plus immenses, du coup on se retrouve parfois face aux ennemis les plus puissants avant d'avoir atteint le niveau nécessaire pour espérer les battre, ce qui oblige à retourner sur ses pas et tourner en rond pour se taper 30 combats aléatoires le temps d'avoir acquis les points d'expérience pour booster ses troupes. L'aventure solo vous permet de contrôler chaque faction l'une après l'autre, mais on ne peut pas dire qu'elles se jouent super différemment. Le mode multi ne se joue qu'en local, pas sur le Wifi Nintendo. Tout n'est pas gravissime, mais au bout du compte, ce qui aurait peut-être pu être un excellent jeu n'est "que" un bon jeu.

Malgré ces critiques, j'avoue avoir trouvé Clash of Heroes vraiment très attachant et prenant, et joué des dizaines d'heures. C'est vrai que ça n'est pas un vrai Heroes of Might & Magic, c'est vrai que pour certains ça ne remplacera pas un Advance Wars, que d'autres y verront un casse-tête plutôt que de la stratégie et préféront quelque chose de plus classique qu'un Tetris avec des elfes, mais si vous cherchez quelque chose d'original, le rapport qualité-prix ne devrait pas vous décevoir.

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21 juillet 2010 3 21 /07 /juillet /2010 20:18

Mini Ninjas(Note du patron : ayant lâchement délaissé mon blog de jeux pour consacrer plus de temps à mon blog de films sur lequel vous n'allez jamais, bande de bâtards, je fais aujourd'hui appel à une guest star en la personne de Snowman, lui-même délaissant son blog de films. Faites-lui bon accueil, et espérez avec moi que cette première fois ne soit pas sa dernière)


C’est un fait, si la figure du ninja n’a pas eu l’iconisation qu’elle mérite au cinéma (ce n’est pas le récent Ninja Assassin qui va lui redonner sa stature –et je passe sous silence les ninjateries de Godfrey Ho et Joseph Lai), le jeu vidéo a su, lui, en faire quelque chose.


Je ne vous ferais pas l’historique du ninja dans les jeux vidéo mais certains se souviennent sans doute de la saga Tenchu sur PSOne se déroulant dans le Japon médiéval et, dans une moindre mesure, Metal Gear Solid où Snake peut être vu comme un ninja moderne (sans parler de la présence d’un "vrai" ninja).

Dès lors, voir Io Interactive s’attaquer à un jeu où l’on peut contrôler un de ces assassins de l’ombre avait de quoi réjouir quand on sait que ceux-ci ont la saga Hitman à leur actif…

J’en vois déjà qui tique sur l’utilisation l’imparfait subodorant un jeu raté mais rassurez vous il n’en est rien, c’est tout simplement que cette fois-ci les développeurs danois s’adressent avant tout au jeune public.

Alors attention, ça ne veut pas dire qu’en abandonnant les aventures sanglantes du chauve tatoué Io Interactive se "vend" au casual gaming niais et infantile mais au contraire se permet un jeu qui fera autant plaisir au plus jeunes (enfin pas trop, les commandes sont assez nombreuses) que les joueurs plus habitués qui aiment finir un jeu de fond en comble, les niveaux recelant de secrets en tout genre.

L’histoire du jeu est relativement simple : un seigneur du mal se réveille et, grâce à la magie Kuji, transforme les animaux en armée de samouraïs pour asservir les campagnes environnantes. Un vieux maître s’oppose à lui en envoyant ses trois meilleurs éléments mais, ces derniers ne revenant pas, il se résout à envoyer ses deux derniers élèves dont la formation n’est pas encore achevée : Futo et Hiro, jeune ninja maîtrisant également la magie Kuji.

Sur ce canevas relativement simple, Io Interactive développe un gameplay mêlant le beat’em all à des éléments RPG tels que l’augmentation d’expérience au fur et à mesure des combats, l’utilisation de sorts en fonction de la situation…

Si beat’em all et ninja peuvent sembler incompatibles, ne vous attendez pas à un Tenchu où la discrétion doit être de mise car ici, une fois battu les ennemis lâchent des orbes qui vous permettent de gagner de l’expérience et donc vous donne accès un niveau de santé ou de Ki (permettant d’utiliser les sorts) plus élevé, autant dire qu’il vaut mieux foncer dans le tas.

Si le graphisme et les bruitages sont relativement "mignons" et le rythme moins frénétique qu’un Darksiders ou un Bayonetta, public différent oblige, n’espérez pas boucler Mini Ninjas en un après-midi, les 22 niveaux (boss compris) demandent pas loin de 40 minutes chacun pour être achevé, voire un peu plus si vous voulez libérer tout les animaux, récupérer tout les sorts et toutes les statues Jizo (certaines sont TRES bien cachées). Les combats contre les boss sont relativement simples une fois qu’on a compris la technique et nécessitent tout au plus 10 minutes, même en difficile.

Quant à la maniabilité, si les commandes répondent bien, les plus jeunes risquent de s’y perdre, toutes les touches étant utilisées et l’utilisation des sorts n’étant pas forcément évidente d’autant que Io a eu la main lourde sur les armes secondaires (shuriken, bombe, bombes fumigènes, bombes au poivre, à retardement…) et les sorts pour aider dans la quête car il est possible de finir le jeu sans avoir à tous les utiliser…a contrario de vos équipiers que vous libèrerez au fur et à mesure et dont certains ont des capacités qui vous permettront de vous tirer d’un mauvais pas (Shun et son arc et Suzume et sa flûte notamment).

Ce jeu fait aussi l’exploit de ne pas être (trop) répétitif mais a quand même quelques défauts, notamment le dernier niveau appelé Le Château Vivant où la caméra est parfois mal placée ce qui gêne pour la localisation de certains ennemis.

Bref voilà ce qu’on appelle une bonne surprise, un vrai jeu tout public, qui satisfera autant votre petit neveu/ cousin ou quelconque autre membre de votre famille âgé d’une dizaine d’années  que l’adulte amateur de jeu d’action et d’exploration qui a envie de s’aérer entre 2 massacres d’islamo-communistes à Modern Warfare 2, d’autant qu’il est facilement trouvable pour moins de 15€ sur certains sites de ventes en ligne.

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13 juin 2010 7 13 /06 /juin /2010 09:56

Ultimate GamePauvre Gerard Butler, voilà un type qui n'a pas eu trop de bol dans sa carrière jusqu'à présent, a enchaîné les occasions manquées. Quand il joue Dracula, c'est dans le tout moisi Dracula 2000 (tellement pas frais que le temps qu'il sorte en France, il a fallu le rebaptiser Dracula 2001, d'ailleurs). Quand il joue Beowulf, c'est dans la plus ennuyeuse des adaptations ciné de Beowulf, derrière un nanar avec Christophe Lambert quand même, la honte. Quand il joue Léonidas, ses répliques deviennent les plus parodiées de l'année. Et voilà maintenant qu'on lui donne un film à porter entièrement sur ses épaules, sans qu'il y ait de personnage connu dedans, seulement son nom en gros sur l'affiche, et que c'est une épouvantable merde. Décidément c'est quand même pas de chance.

Ultimate Game appartient à ce sous-genre de la science-fiction que sont les films de sports futuristes ultraviolents voire mortels, façon Rollerball ou Running Man, voire Battle Royale. Ici, des condamnés à la peine capitale deviennent les participants d'une émission, Slayers, dans laquelle leurs corps sont contrôlés à distance par de jeunes amateurs de jeux vidéos lors d'authentiques affrontements à armes réelles sur des champs de bataille virtuels. Un condamné qui survit à trente matches gagne sa liberté, et justement la star du show, Kable, n'est plus très loin de devenir le premier participant gracié. Ce qui n'est pas du goût de l'organisateur du jeu, le multimilliardaire Ken Castle, qui va introduire dans les prochaines parties une véritable machine à tuer pour garantir l'élimination de Kable. Mais une organisation secrète veille à la santé du héros de Slayers, et conspire pour le faire évader...


Ultimate Game 06Bien entendu la résistance est contituée du triumvirat obligatoire de la SF post-matrixienne :
un chef noir avec un grand manteau, une blondasse à dreadlocks, un geek asiatique.


Ecrit et réalisé par la paire de couillons à qui l'on doit les deux épisodes d'Hypertension, Ultimate Game plaque sur des sujets modernes (les jeux de shoot en ligne à la Modern Warfare, les communautés virtuelles comme Second Life ou PlayStation Home) de vieilles idées repompées à ses prédécesseurs dans le domaine. Des Seigneurs de la route aux Condamnés, vous avez déjà à peu près tout vu, le détenu qui en réalité est innocent du crime pour lequel il s'est retrouvé dans cette situation, la jolie épouse blonde qui l'attend à l'extérieur, le rival taré, le méchant sans scrupules qui a des ambitions de domination du monde, le mouvement de résistance qui veut mettre un terme au jeu et aux agissement diaboliques de son créateur... Ce qui ne serait pas gravissime si les auteurs avaient le minimum de compétence pour faire un vrai film qui raconte une histoire susceptible d'intéresser le spectateur malgré ses clichés. Mais on parle de Neveldine et Taylor, là, des mecs qui ont appris à faire du cinéma en manipulant les caméras sur Biker Boyz, un sous-Fast & Furious avec des motos. Comment ces deux gars ontu convaincre des producteurs de leur filer des millions de dollars pour jouer aux cinéastes, c'est un mystère. C'est comme si deux types déguisés en infirmiers, après avoir nettoyé des scalpels avec des kleenex usagés en assistant une mammoplastie dont la patiente serait décédée pendant l'opération, avaient réussi à se faire nommer neurochirurgiens. Ou quelque chose d'approchant.

Hypertension et sa suite étaient déjà bourrés de ces tics visuels super pénibles qui tiennent lieu de style à nos deux abrutis. Mais comme ils semblaient se maîtriser encore un peu, qu'il n'y avait qu'un seul vrai personnage, que l'intrigue tenait en une phrase à chaque fois et n'avait pas vocation à être prise au sérieux, leur gloubiboulga d'images désaturées, déformées, accélérées, mal cadrées, filmées sous des angles tordus et montées à la mitraillette parvenaient quand même à raconter un peu quelque chose et à ressembler à un film. Dans Ultimate Game malheureusement, ça ne fonctionne plus. L'intrigue est un peu plus complexe et censément un peu plus ancrée dans le réel, mais ils insistent pour continuer à ne jamais poser leur caméra nulle part, retoucher la totalité des plans et en laisser le moins possible durer plus d'une seconde, du coup ça ne ressemble à rien. Ils mettent les bouchées doubles sur le "style" dans les scènes d'action qui du coup franchissent le seuil supportable d'illisibilité, et entre deux séquences où Gerard Butler court au milieu de trucs qui explosent et d'accidents de voiture et de gens qui s'envolent dans des gerbes de sang numérique, le rythme retombe pour que les personnages secondaires lui expliquent le scénario du film dans un charabia SF invraisemblable.


Ultimate Game 13Ultimate Game 11Ultimate Game 09Ultimate Game 12Ultimate Game 08Ultimate Game 10Un résumé des meilleures scènes d'action du film (enfin, je crois).


Le pire c'est qu'il y a dans ce hachis de portnawak il y a quelques idées qui tendraient à montrer que les auteurs avaient l'impression d'écrire de la science-fiction un peu intelligente qui fait réfléchir, et pas seulement l'envie de rejouer avec des explosifs et des caméscopes HD montés sur skateboards. Mais finalement comme l'univers du film est bien peu crédible et que tout reste superficiel tout le temps, ça finit par ne parler de rien. C'est juste une succession de scènes irregardables, les unes parce qu'elles agressent les yeux, les autres parce qu'elles agressent le cerveau. Et au fait, qui jouerait à un jeu vidéo dans lequel on ne comprend jamais rien à ce qui se passe ? Et qui suivrait ça comme un spectacle sans y participer ?


Ultimate Game 01De temps en temps, il y a une petite trouvaille visuelle à sauver au milieu du naufrage,
comme ces plans extérieurs qui dépeignent un futur où toutes les surfaces peuvent être transformées
en espaces publicitaires clinquants, mais c'est bien peu.


Il y a des scènes qui n'ont l'air de rien comme ça mais qui sont assez symboliques de la bêtise du film. Quand Kable gagne une partie, il y a des scènes de liesse populaire à l'échelle planétaire. On voit des foules entières, dans diverses villes à travers le monde, hurler de joie parce que l'idole a gagné. Donc apparemment, l'émission est diffusée gratuitement dans les rues sur des écrans géants. Sauf qu'un peu plus tôt on nous a dit que c'était une émission disponible en vidéo à la demande et que c'était comme ça qu'elle avait transformé son propriétaire en homme le plus riche du monde. En plus, le monde entier est prêt à se passionner pour la survie d'un ricain dans une compète où il n'a jamais eu de vrai rival. Et surtout, cerise sur le gâteau, il fait jour au même moment dans toutes les villes du monde. Non mais je sais c'est un détail hein mais quand même, ça vous donne une idée du niveau de soin et de réflexion que les mecs mettent dans leur travail. Ils ont vu des scènes comme ça dans d'autres films alors ils se disent qu'ils doivent en mettre aussi, mais ils sont incapables d'utiliser de bêtes images d'archives de façon cohérente.


Ultimate Game 03Si vous êtes super attentif et super physionomiste, vous reconnaîtrez peut-être
Zoe Bell dans un rôle aussi bref qu'inutile. En dehors de Kable, les candidats du jeu
ne sont pas grand chose de plus que de simples figurants.

Cette paresse se retrouve dans tous les éléments de l'histoire. C'est trop dur d'imaginer que l'horrible entreprise maléfique responsable de Society et Slayerz soit comme les autres, avec un conseil d'administration et des actionnaires, alors il y a juste son horrible propriétaire mégalo et il suffit de le tuer et tout le monde est libre, youpi. C'est trop dur d'imaginer que Slayerz fonctionne comme un vrai sport, avec plusieurs stars et des fans qui soutiennent différents personnages et différents joueurs, des versions adaptées aux différents pays du monde ou au moins des concurrents pour les représenter, alors il y a juste Kable qui est adulé par le monde entier, une masse d'adversaires anonymes, et le gamin qui contrôle Kable qui a juste gagné la notoriété suffisante pour que quelques filles veuillent coucher avec lui. Après l'arrestation de Kable, il se fait arrêter et interroger. Et puis il se fait relâcher sans explication et il disparaît du film, parce que c'est trop difficile de raconter comment il a été blanchi de tout soupçon et que l'intrigue n'a plus besoin de lui pour arriver à sa super conclusion, "Kable va tuer Ken Castle dans son repaire secret de méchant diabolique". Et comme le fait que Ken Castle soit à l'origine de projets aussi peu reluisants semble ne pas suffire à en faire l'homme à abattre de l'histoire, il a en plus l'intention de devenir le maître du monde, mais on ne le sait que parce que les révolutionnaires racontent cette partie du scénario au héros après l'avoir libéré, parce que le film est incapable de le raconter autrement.


Ultimate Game 05Michael C. Hall de Six Feet Under la joue façon "je suis trop bien pour être dans ce film"
et se fait plaisir dans un rôle qui tient à la fois du méchant de James Bond et du gourou technophile à la Steve Jobs.


Il y a pas mal d'acteurs un peu connus dans Ultimate Game, mais tout comme des éléments vaguement intéressants de leur histoire, Neveldine et Taylor ne savaient pas quoi en faire. Butler arbore tout du long la mine d'un type qui n'est pas en train de penser "il faut que je sorte de ce jeu de la mort" mais "pitié, sortez-moi de ce film de merde". Dans le rôle de Ken Castle, Michael C. Hall cabotine autant qu'il peut pour tromper son ennui, au début il fait un accent pour qu'on le dissocie de Dexter, puis après il abandonne l'accent, et après il a une scène de danse parce que ça fait genre "je suis un méchant cinglé excentrique comme le Joker" mais c'est assez pitoyable. Et le colossal Terry Crews qui était très rigolo en président des Etats-Unis dans Planet Stupid joue ici le gros musclé qui souffle fort en faisant des grimaces parce que les mecs ont dû lui dire "joue-la comme Kane dans See No Evil". Sinon il y a aussi Kyra Sedgwick de la série The Closer dans un rôle absolument inutile,  John Leguizamo dans un autre rôle qui sert à rien, Ludacris en Morpheus de Matrix qui a l'air presque aussi désespéré que Gerard Butler, Aaron Yoo qui était dans le remake pourri de Vendredi 13 pour faire le quota asiatique obligatoire dans un film sur les jeux vidéos, Alison Lohman de Jusqu'en enfer qui joue comme mes couilles mais Neveldine avait envie de se marier avec alors il l'a embauchée quand même, Keith Jardine le vilain ultimate fighter pendant une demi-seconde, Zoe Bell la cascadeuse de Boulevard de la Mort pendant trois secondes. En fait à peu près tout le monde est dans ce film, c'est même à se demander qui n'est PAS dedans. Et tout ça pour faire de la merde quand même au bout du compte, chapeau.


Ultimate Game 04Gâcher un talent comme Dwayne Elizondo Moutain Dew Herbert Camacho, quelle tristesse !


J'ai eu ça pour une dizaine d'euros parce qu'en ce moment il y a une promo dans les supermarchés, vous achetez deux films sur leur sélection (assez large) et vous avez 10 € de réduction sur la paire, ce qui vous met les films à pas trop cher. Renseignez-vous, pour d'autres films ça peut valoir le coup. Pour celui-ci non parce que c'est vraiment une abomination. Et moi qui vous parle, vous savez que j'en ai chroniqué, des trucs nazes, ici, mais celui-ci est vraiment l'un des pires. Sur le même thème, même Les Condamnés c'était mieux, et pourtant Les Condamnés, hein ? Bref. C'est vraiment pas la peine de vous infliger ça. Même les producteurs commencent à comprendre que ce n'est pas la peine de s'infliger Neveldine et Taylor, qu'ils ont virés de leur dernier projet (Jonah Hex). Vous n'allez pas me dire que vous pouvez vous montrer encore plus tolérant envers la nullité et l'incompétence qu'un producteur hollywoodien quand même, si ?

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