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10 mai 2008 6 10 /05 /mai /2008 09:55
Passé complètement inaperçu à sa sortie, entre autres parce que la DS poussait la GBA à la retraite à l'époque, Rebelstar n'est pas, contrairement à ce que ce titre pourrait laisser entendre, un simulateur de vedette du show business se composant un personnage de gros ouf-gueudin indomptable pour faire oublier à ses fans qu'il est en réalité un bon bourgeois millionnaire se tapant des mannequins, dont les convictions "révolutionnaires" se limitent à tout faire pour échapper aux impôts et à se laisser pousser les cheveux longs. Non, figurez-vous que Rebelstar n'est autre que le dernier jeu en date du créateur des premiers X-COM/U.F.O. sur PC, et ça, avouez que ça vous la coupe, encore plus qu'un hack'n'slash sur l'histoire de France par l'auteur de Capitalism.

Même si le jeu ne fait pas partie de la fameuse série chère à tous ceux qui aiment la stratégie au tour par tour, on y retrouve une fois de plus les "petits gris", ici appelés "Aréliens" parce qu'il faut bien reconnaître que ça sonne plus extraterrestre que s'ils s'étaient appelés Jean-Louis. C'est aussi l'anagramme de "raéliens", ce qui est pour le moins rigolo. Enfin, moi je trouve, mais un rien m'amuse. Fidèles à eux-mêmes, ils ont envahi la Terre et l'ont colonisée, tout en épargnant ses habitants qui vivent désormais sous leur contrôle. Chaque individu a une puce implantée dans le crâne à sa naissance, et arrivé à 30 ans, il est enlevé par les sbires des Aréliens, pour ne jamais revenir, sans qu'on sache quel sort est réservé à ces "vieux"... L'action du jeu se situe en 2117, longtemps après la conquête, alors qu'un groupe de rebelles formé de gens ayant réussi à maîtriser leur puce cérébrale lutte contre l'oppresseur. Le joueur incarne le jeune Jorel, nouvelle recrue de la Rébellion, et doit se frayer un chemin au travers d'une campagne de 25 niveaux.

Concrètement donc c'est un jeu de contrôle d'escouade au tour par tour à la manière des UFO, Jagged Alliance et autre Battle Isle, mais avec un "habillage" destiné à plaire aux fans d'Advance Wars ou Fire Emblem sur la même console, puisqu'entre deux missions, l'intrigue progressera à coups de blabla entre personnages lookés façon "héros de RPG japonais". Perso j'avoue d'ailleurs ne pas raffoler de cette "mangaïsation" ; je sais bien qu'on est sur Game Boy Advance et qu'il faut s'adapter au gros du public mais quand même, c'est le genre de jeu qui normalement s'assortit très bien d'une ambiance angoissante et tendue, qui se retrouve ici largement désamorcée par le fait que l'on incarne une bande d'adolescents enjoués à cheveux bleus en lutte contre des bébêtes cartoonesques.

Les Aréliens ne sont pas la seule race alien à laquelle vous ferez face dans le jeu :
on voit ici les Fraylars, créatures insectoïdes à qui vous pourrez piquer des armes laser

Les vétérans ayant fait leurs premières armes sur Ennemy Unknown pourront également regretter que le gameplay se limite au combat. Pas de base à aménager, pas de nouvelles technologies à développer, pas d'aliens à disséquer, juste sa poignée de soldats (qui augmente au fil des batailles) à envoyer sur le terrain pour fusiller du petit homme vert mission après mission.

Cela dit, on trouve si peu de jeux de ce type de nos jours, sur quelque support que ce soit, qu'on ne va pas trop faire la fine bouche d'emblée, car pour qui aura la patience de se farcir un didacticiel inutilement long (les mécanismes les plus importants du jeu auraient pu être expliqués en 1 ou 2 missions d'entraînement et le reste au cours de vraies missions, au lieu d'étirer ça sur 5 niveaux où l'on se contente de shooter des robots minables sur de toutes petites cartes), Rebelstar se révèle franchement très sympathique à défaut de révolutionner le genre.

La zone en bleu représente le champ de vision du personnage, ami ou ennemi, que vous avez sélectionné.
Un bon moyen de repérer les zones où vous pouvez avancer à couvert


Les familiers de la stratégie au tour par tour seront en terrain connu puisque le jeu fonctionne selon les mécanismes basiques de ce type de jeu. Chaque soldat dispose d'un certain nombre de points d'action se rechargeant à chaque tour et qu'il peut utiliser pour se déplacer, faire feu avec une arme, la recharger, lancer une grenade, ramasser un objet ou soigner un compagnon s'il possède le matériel nécessaire. On peut économiser des points d'action pour se mettre en mode "Vigilance" et gagner ainsi une chance d'interrompre le tour de l'adversaire pour lui tirer immédiatement dessus s'il apparaît dans le champ de vision à l'improviste. Les actions réussies apportent des points d'expérience qui permettent à vos bonshommes (et bonnes femmes) de monter régulièrement de niveau, ce qui améliore aléatoirement leurs caractéristiques générale et vous permet de leur attribuer des points de compétences dans certains domaines spécifiques (fusils, armes lourdes, furtivité, etc.) sachant que chaque membre de l'équipe est déjà, à la base, plus ou moins orienté vers un rôle en particulier : les chefs peuvent rassurer les troupes quand les choses chauffent et que les soldats paniquent, et à part ça vous avez le costaud qui manie la mitrailleuse, la fille au fusil de snipe, l'infirmière, l'éclaireur qui sait s'approcher en douce de l'ennemi pour l'abattre dans le dos au couteau... A part ça, il y a un choix assez basique d'armes de divers types possédant généralement plusieurs modes de tir (visé ou pas, simple ou rafale...) et vous ne pouvez en transporter que pour un poids limité.

Bien pratique, le cadrillage coloré vous permet de garder un oeil sur les possibilités
qui restent à votre personnage après un mouvement. Si vous avancez jusqu'à une case orange,
vous pourrez encore effectuer un tir visé ; en jaune, un tir simple ; en vert, plus de tir du tout.


S'il repose donc sur des bases éprouvées, on pourra reprocher un jeu un petit manque de profondeur tactique dans la mesure où ça s'arrête vraiment à ce que je viens de vous décrire : on ne peut pas s'accroupir pour se cacher ou ajuster ses tirs, ni viser une partie précise du corps de l'adversaire, ni avancer en rampant, ni courir, ni utiliser des pièges, ni se poster sur les hauteurs, et les armes à disposition sont certes raisonnablement nombreuses, mais plutôt classiques, et au final on finit par n'en utiliser que les 3 ou 4 se révélant vraiment efficaces. Pour un jeu GBA, le bilan n'est quand même pas si faiblard, mais ce n'est pas encore avec ce jeu-là qu'on oubliera le bon vieux Guerilla sur PC.

Rebelstar reste quand même très attachant, et l'on appréciera notamment le fait que, même si au final les objectifs de mission restent souvent très similaires (tuer tous les ennemis d'une zone ou amener l'équipe d'un point A à un point B), le level design donne malgré tout l'impression de ne pas refaire chaque fois exactement la même chose. Par exemple, un niveau vous envoie prendre position d'urgence dans un bunker près d'un pont afin de retarder l'avancée de l'ennemi qui tente de franchir la rivière. Les aliens finissant par arriver en trop grand nombre, le haut commandement sonne la retraite, et au final on a donc affaire à une mission "traversez la carte en essayant de ne pas mourir", mais sans pour autant qu'elle ressemble à la précédente du même type. Une autre vous place dans la peau d'un scientifique pris au piège dans son labo, sans possibilité de fuite, et qui doit utiliser les robots à sa disposition pour aller chercher des armes dans un entrepôt et empêcher coûte que coûte les envahisseurs d'investir la base. Et du coup le but concret est de tuer tous les adversaires présents, mais là encore, on évite la répétitivité en mettant les personnages dans une situation différente.

Vu l'efficacité des grenades explosives qui permettent même de détruire certains types de murs,
il n'y a pas trop de raison de s'emmerder avec les grenades fumigènes ou incendiaires.


On regrettera que le multijoueurs se limite à du hotseat, tant ce mode est mal adapté au gameplay, mais malgré ce défaut et des quelques autres cités, Rebelstar: Tactical Command est vraiment un petit jeu bien réussi et prenant, qui vaut largement le peu qu'il coûte de nos jours (entre 5 et 10 € généralement) et devrait ravir tous les fans de stratégie au tour par tour désireux d'assouvir leur vice dans les transports en commun, d'autant plus que les portages DS de Jagged Alliance 2 et Disciples II promis il y a des siècles semblent avortés pour de bon.
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31 janvier 2008 4 31 /01 /janvier /2008 21:08
undefined Si vous avez à peu près le même âge que moi et que vous vous intéressez aux jeux vidéos depuis à peu près aussi longtemps, il est probable que vous ayez déjà eu entre les mains une version de Defender of the Crown, titre qui vécut son heure de gloire en 86 sur Amiga mais qui a depuis connu moult portages, adaptations et même 2 remakes (un en 2003, un en 2007 qui vient juste de sortir en supermarchés), voire 3 si l'on considère que DotC II n'était jamais qu'un remake du 1er plutôt qu'une suite.

Pour ma part, c'est sur NES que j'ai découvert ce jeu il y a une bonne quinzaine d'années, et j'avoue qu'à l'époque, j'avais super accroché. Il faut dire que c'était l'un des rares jeux de stratégie/gestion disponibles sur la console en France, et que les sièges de châteaux-forts et joutes chevaleresques faisaient partie des choses qui me fascinaient étant gosse, car j'ai toujours été quelqu'un d'extrêmement original (la preuve, j'aimais aussi les cowboys et les pirates). Pourtant avec le recul il faut quand même reconnaître que le jeu montrait assez vite ses limites : ultra-moche (alors que la version Amiga était réputée pour la qualité exceptionnelle de son graphisme), répétitif, trop facile si le hasard nous gratifiait d'une position de départ avantageuse, le jeu souffrait en outre du syndrôme du "jeu à base d'épreuves variées, dont aucune n'est finalement super réussie et divertissante". Malgré ça, la nostalgie m'a poussé à m'intéresser à cet énième portage, sur Game Boy Advance cette fois. Il faut dire que le prix de 5 € seulement a beaucoup contribué quand même.
 
Bref, à l'allumage de la console, pas de grosse surprise : c'est bien la musique habituelle de DotC, on choisit toujours parmi la même sélection de seigneurs saxons... Tandis que le jeu démarre, on constate qu'il s'agit d'une adaptation du jeu d'origine et non de Robin Hood: Defender of the Crown
, remake PC/PS2 pourtant sorti à peu près à la même époque que cette cartouche GBA (et que vous devriez retrouver un jour sur ce blog). Ceux qui connaissent ne seront pas dépaysés, pour ceux qui ne connaissent pas j'explique un peu : le roi Richard est mort, l'invasion normande a commencé, le royaume d'Angleterre est menacé. Trois seigneurs saxons vont tenter de reconquérir le pays ; dans la peau de l'un d'eux, le joueur doit recruter une armée, annexer de nouvelles provinces, assiéger les châteaux ennemis et défaire les seigneurs rivaux dans des tournois, jusqu'à obtenir le contrôle total de la carte de jeu. Le jeu se déroule au tour par tour ; à chaque tour, le joueur doit choisir une action parmi la liste proposée : déplacer une armée vers une autre province, lancer une attaque nocturne contre un château ennemi (afin d'y dérober le trésor), ou appeler les seigneurs à un tournoi. Chacune de ses possibilités donne lieu à un mini-jeu différent : contrôle de la catapulte pour un siège si vous avez déplacé votre armée sur un terrain abritant une forteresse ennemie, pseudo-jeu de stratégie (complètement superficiel, raté et sans intérêt) si votre armée rencontre une armée adverse hors d'un château, beat'em all super mou si vous avez choisi d'aller jouer les voleurs, et joute à cheval pour le tournoi.
 
Jusque là, pas de surprise. C'est vieux, pas très profond, mais à la limite, ça aurait pu être plaisant pour les nostalgiques comme moi. Le problème, c'est que différents facteurs rendent cette version trop difficile et donc très rapidement pénible. L'IA triche, les seigneurs qu'elle contrôle recrutent leurs armées bien plus vite qu'il n'est normalement possible, submergeant le joueur, qui doit de surcroît faire face à la trahison extrêmement rapide de ses alliés saxons (il n'est pas rare qu'un "allié" vous attaque après seulement deux tours de jeu) et à une avalanche d'événements aléatoires plombant ses finances à un rythme trop soutenu. Et on se retrouve à tout recommencer depuis le début comme un connard une fois toutes les dix minutes.
 
Les jeux trop faciles, c'est chiant, mais les jeux où l'on se fait systématiquement aplatir sans merci en 5 tours à chaque nouvelle partie, c'est casse-burnes. Personnellement, chaque fois que je réessaie d'y jouer, j'ai l'impression de participer à l'équivalent vidéoludique de cette émission, et je regrette mon achat même à 5 €. Les nostalgiques aussi bien que ceux qui ne connaissent pas encore le jeu mais aimeraient le découvrir quand même pour parfaire leur connaissance des classiques auront plus intérêt à essayer de choper l'original en abandonware.
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