Seulement, si vous venez régulièrement ici ou même simplement si vous avez déjà acheté quelques jeux dans cette tranche de prix, vous savez sûrement que quand un jeu qui démarre sa carrière en gamme budget à 20 € chute dans la catégorie des machins qu'on réédite sous pochette carton pour les vendre en supermarchés dix ou vingt fois moins cher, même quand le nom d'un éditeur du calibre d'Activision apparaît au lancement, il y a de grandes chances pour que le résultat ne soit pas tout à fait à la hauteur des prétentions affichées au dos de l'emballage...
Alors avant toute chose, je tiens à préciser : absolument TOUS les (deux) sites sur lesquels j'ai trouvé un test de ce jeu se plaignent qu'il est impossible de jouer après le niveau 1, par la faute de bugs pourris et d'une IA minable. Mais ici au blog des joueurs radins, on a un peu la même devise qu'à bord de l'USS Enterprise : "au mépris du danger, reculer l'impossible". Reculer l'impossible ça ne veut rien dire (et la formule sonne moins bien que "To boldly go where no man has ever gone"), mais quand je dis "on" ça veut dire moi, et s'il y a bien un truc dont je veux pouvoir me vanter sur mon lit de mort, c'est d'avoir été le premier et le seul joueur au monde à avoir atteint le deuxième niveau de FBI Hostage Rescue.
Comme il est indestructible, parfois pour me détendre, j'aime bien lui vider quelques chargeurs de M16 dans le buffet.
Pas la peine de faire durer le suspense : j'ai réussi. Messieurs les journalistes de JeuxVideo.com, de GameSpot, qui répandez de honteuses calomnies sur cette humble production suédoise, vous n'êtes que des paltoquets indignes de vos cartes de presse. On peut parfaitement franchir le 1er niveau de FBI Hostage Rescue, à condition d'être prêt à rejouer 15 fois de suite le même niveau sans intérêt d'un jeu de merde, juste pour découvrir que ce qui suit est tout autant à chier.
Mais le costard-cravate à 3 heures du matin dans une supérette fermée, ça ne prend pas !
Mais ne donnons pas la conclusion de ce test avant de l'avoir vraiment commencé. FBI Hostage Rescue est donc un FPS pseudo-tactique qui vous propose 10 missions dans lesquelles il faudra la plupart du temps libérer une poignée d'otages tout en butant une poignée de criminels. A chaque début de mission, après un briefing assez correct, on vous permet d'emporter 3 armes sur un choix de 10. Ce sont toujours les mêmes, des pistolets, des fusils à pompe, des fusils d'assaut, des grenades fumigènes... A chaque niveau vous emportez également un outil pour crocheter les serrures et un couteau pour ouvrir les huîtres. Après ça, vous voilà lâché en plein théâtre des opérations. Seul (parce que c'est bien connu qu'en cas de prise d'otages, on envoie toujours un seul homme à la fois) (c'est bien connu aussi que le FBI utilise le logo de la Poste américaine comme emblème d'ailleurs) avec vos guns, vous avez un temps très très limité pour libérer tous les gentils, et tuer tous les méchants. Plutôt simple... sauf que non.
Alors ce fameux 1er niveau donc, qui consiste à libérer 3 otages retenus prisonniers suite à un cambriolage d'épicerie qui a mal tourné, est-il si atroce que ça ? Bon, oui, c'est vrai que les portes refusent de s'ouvrir correctement, mais après tout, il suffit de passer au travers et ça fonctionne. C'est vrai aussi que souvent le personnage reste définitivement bloqué dans un bout de décor, ou dans un plafond qu'il a à moitié traversé par magie en sautant en hauteur, ou entre deux otages, ou même parfois dans absolument rien, mais après tout il suffit de recommencer la mission à zéro et d'espérer que ça ne re-bugge pas. C'est vrai aussi que comme l'emplacement des personnages change d'une fois sur l'autre, que le temps est beaucoup trop limité, que la mission n'est réussie que si vous ramenez les trois prisonniers en lieu sûr hors du bâtiment, et qu'en dépit du bon sens le compte à rebours ne s'arrête même pas une fois que tous les terroristes sont neutralisés, il faut recommencer très souvent. Et puis faut reconnaître que comme l'IA des ennemis fait franchement pitié, les buter n'est pas un exploit très amusant, surtout pas avec les armes minables à disposition (le fusil de snipe est super imprécis, les fusils à pompe ne tuent pas en un seul coup même à bout portant...), surtout pas dans cet environnement assez moche et remplus de clones, surtout pas alors que le gameplay se prétend tactique, furtif ou subtil alors que les 5 minutes généreusement accordées pour remplir votre devoir ne vous autorisent qu'à courir et tirer à vue (si possible dans le dos, mais là, il faut saluer les ennemis, qui ont presque toujours le bon goût de vous donner le dos, même lorsque vous venez de vider un chargeur de MP5 dans leur pote 10 mètres derrière eux). Ils sont aussi à moitié aveugles, et longs à la détente, et ça tombe assez bien parce que dans un souci de réalisme, malgré ses 100 points de vie votre héros ne peut encaisser que deux-trois tirs avant de crever. Alors oui, j'admets, il faut vraiment une patience masochiste et surhumaine pour finir la première mission, mais j'insiste, c'est faisable.
Le 2ème niveau vous envoie à l'assaut d'un bus coincé à l'entrée d'un tunnel ; il faudra triompher d'un sniper invisible, de deux hommes de main aussi abrutis que les ennemis du 1er niveau et enfin d'un guignol qui court bêtement sur place, coincé dans une porte. Mais attention, nous prévient le briefing : l'un des terroristes se fait passer pour un otage ! Je suppose que c'est celui qui s'est décidé à sortir son arme et se coincer dans la porte après la mort de ses trois compagnons. Un vrai roi du déguisement ! Mais quand on sait qu'il y a 4 ennemis à abattre dans un niveau qui n'abrite que 4 personnages en plus du héros et du flic de service, c'est dur de se camoufler dans la foule.
Ca continue avec la libération d'un parc à caravanes, peuplé des mêmes clones en costume-cravate libérés au niveau 1, décidément ils sont incorrigibles ! Et c'est vrai que quand on loge dans un parc à caravanes, on passe ses nuits en smoking. Bref, au point où on en est on ne va plus trop s'inquiéter de la crédibilité du jeu, on va se contenter de buter les 3 preneurs d'otages, qui ont des skins un peu plus variées puisque c'est un mix de ceux rencontrés lors des 2 premiers niveaux. Super. Après ça, le compte à rebours continue de défiler bien sûr, heureusement la carte est aussi minuscule que lors des niveaux précédents donc ce sera vite torché.
J'ai lâché l'affaire au niveau 4 ou 5, une base secrète sordide et hyper sombre, ou l'absence de lumière et les ennemis invisibles ont eu raison de ma patience et de mon indulgence...
débloquez d'urgence des crédits pour une lampe-torche si vous ne voulez pas le perdre.
Bon, se moquer d'un jeu moisi c'est marrant cinq minutes, mais on va pas non plus épiloguer sur trente pages dessus. C'est buggé, l'IA est abominable, c'est bourrin, c'est mal fichu, c'est nul au point que c'en est drôle mais c'est pas non plus assez drôle pour mérité d'être acheté, à moins que vous ne collectionniez les jeux nanars. C'est vrai que c'est 15 fois moins cher que SWAT 4 et son add-on, mais c'est vrai aussi que manger ses propres excréments coûte moins cher qu'un sandwich de boulangerie, c'est pas pour autant que c'est une bonne idée. Il y a des cas où il faut savoir faire taire sa radinerie et investir quelques euros de plus pour pas avoir de la merde entre les mains.