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  • : Cheap Games, le blog des joueurs radins
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13 octobre 2008 1 13 /10 /octobre /2008 09:27


N'ayant pu dénicher la reprise de Mon légionnaire par Ute Lemper qui sert d'improbable chanson de générique de fin à l'un des plus soporifiques films de Jean-Claude Van Damme, tant pis pour vos gueules, faudra vous farcir "Tiens, voilà du boudin" en guise de musique de fond. Et croyez-moi, ça reste plus supportable que quand c'est Michel Legrand qui reprend la chanson de Raymond Asso et Marguerite Monnot à coups de ces "Dou dou tou dou biiiii biiiiiii ti ti douuuuuuu" dont il a le secret.

Si la "Hits Collection" est régulièrement l'occasion de se procurer à 5 ou 10 € des petits jeux sympathiques, c'est aussi parfois malheureusement un moyen pour Mindscape de tenter de faire de l'argent facile en achetant à vil prix des productions miteuses des pays de l'Est pour les refourguer à des joueurs peu avertis, car après tout, qui soupçonnerait que tel FPS inconnu ou STR sorti de nulle part et présent sur le rayon aux côtés de titres réputés comme Splinter Cell, Hitman ou Medal of Honor puisse être une sale arnaque pourrie ?

Le suspect du jour émane du studio City Interactive, développeur polonais dont le fer de lance est la série des Terrorist Takedown, des FPS que vous avez forcément déjà vus à 20 € en supermarché, mais vraisemblablement jamais vus testés dans la presse. Mais si, voyons les gars, Terrorist Takedown, des machins à jaquette moche et affublés de sous-titres semblant piqués à la série SAS de Gérard de Villiers, Opération Mogadiscio, Dans l'enfer de la jungle colombienne, Rififi à Hanoï, Coup fourré à Budapest, Echec et mat pour Saddam Hussein à Bangkok, tout ça, ne me dites pas que vous n'êtes jamais tombés là-dessus, quand même. Bref, comme il n'y a pas de raison qu'il n'y en ait que pour ces frimeurs de Navy Seals et qu'apparemment les gens de City Interactive n'aiment pas trop s'aventurer hors du domaine des jeux de guerre moisis, ils ont cette fois décidé de mettre en scène ce prestigieux corps de l'Armée française qu'est la Légion étrangère.

Oasis oasis c'est bon c'est bon.

Loin de son image de ramassis d'assassins et d'anciens nazis en cavale, loin des blagues sur les chèvres, la Légion moderne telle que vue par City Interactive est apparemment une unité de ninjas à Famas, des gars tellement forts qu'on peut les envoyer en solo derrière les lignes ennemies pour des missions d'infiltration musclées chaque fois que ça sent le roussi en Afrique. Au début de Code d'Honneur, donc, un quelconque groupe de fâcheux menace la sécurité du monde depuis la Côte d'Ivoire. Heureusement, la Légion est là, en la personne d'un homme, un seul, qui va régler ça avec sa bite et son couteau (et son Famas). Le nom de cet héroïque légionnaire ? Le caporal Claude Boulet. Je répère parce que bon, quand même : Claude BOULET. Vanner sur les noms, c'est méchant, mais faut reconnaître que la fameuse chanson rendue célèbre par Piaf aurait peut-être moins bien marché si, au lieu de "J'sais pas son nom, je n'sais rien d'lui, il m'a aimée toute la nuit, mon légionnaire", le refrain avait ressemblé à "Je n'sais rien d'lui, à part son nom, il m'a aimée toute la nuit, Claude Boulet".

Mesdames et Messieurs, sous vos applaudissements :
Claude BOULET.

Bref, dans la peau et les rangers de Claude Boulet, vous voilà parti dans une dizaine de missions destinées à empêcher de vilains dissidents ivoiriens de mettre au point une arme nucléaire. Le jeu consiste principalement à s'introduire dans des campements, villages et places-fortes pour y dessouder tout le monde au fusil d'assaut, au bazooka, à la grenade, ou même au couteau si le coeur vous en dit, même si l'approche silencieuse n'est pas vraiment à encouager.

Dans la plupart des FPS, on peut faire sauter des barils
pour dessouder les ennemis à côté dans une belle explosion.
Code d'honneur innove puisqu'ici, faire sauter des barils est carrément l'objectif de la mission.

Le fait que même Nobilis, réputé pour ne pas faire la fine bouche quand il s'agit d'importer de la daube et qui distribue habituellement les produits City Interactive, n'ait pas voulu se donner la peine d'introduire en France un de leurs jeux alors même qu'il met en scène un soldat d'chez nous met déjà bien la puce à l'oreille sur la qualité de Code d'honneur : Légion étrangère avant même d'avoir lancé une partie. Les premières minutes dans le jeu achèveront de dissiper les doutes de ce qui en avaient encore : oui, c'en est.

On appréciera la politesse des autochtones, puisqu'ici
le gentil monsieur dans l'espèce de guérite en face attend patiemment
que vous tiriez le premier avant d'attaquer, et vous a en plus préparé un lance-roquettes
pour exploser le blindé derrière. Des gentlemen, ces rebelles ivoiriens !


Certes, tout n'a pas besoin d'être parfait dans un FPS pour gamme "budget". Une bonne ambiance, de l'action non-stop, des ennemis variés, des flingues qui assurent, des cartes originales, une IA bien vicieuse, une mise en scène pêchue, un mode multijoueurs rigolo, des éléments de gameplay novateur,s des objectifs de mission stimulants... Dans un jeu à 10 €, je dirais qu'il serait déraisonnable de s'attendre à trouver plus de 2 ou 3 des éléments de cette liste (enfin, sauf si c'est un titre prestigieux d'il y a 4 ans et réédité en collection pas chère, évidemment, et pas une petite production directement destinée au marché des radins) mais que ça peut suffire à s'amuser et à se dire qu'on en a eu pour son argent quand même. Mais quand malheureusement le jeu n'incorpore que zéro élément de la liste, il y a comme un problème...

Championnats du monde de cache-cache, l'équipe ivoirienne est sur le point de perdre.

Oh, je ne vais pas aller jusqu'à dire que le jeu n'a aucune qualité. Les armes produisent un vacarme raisonnablement convaincant. Les graphismes font moins pitié que ceux d'un FBI Hostage Rescue. De temps en temps, on est amené à descendre un véhicule au bazooka, youpi c'est chouette. Dans un souci de réalisme, les dégâts que peut encaisser Claude Boulet avant de crever la gueule dans le sable sont très limités. Mais c'est à peu près tout pour les bons côtés, et ça fait vraiment peu, surtout à côté de tout les trucs ratés, médiocres, ridicules. Les soldats ennemis semblent posséder 2 stratégies en tout : ceux qui sont planqués dans des cases attendent que vous approchiez pour bondir à l'extérieur juste sous votre nez dans un magnifique roulé-boulé qui vous laisse le temps de les abattre d'une rafale bien placée, ceux qui sont en plein air auraient quant à eux tendance à venir se placer à découvert d'une glissade pour vous tirer dessus sans plus jamais bouger. Il y a même ceux qui vous laissent les abattre sans aucune réaction. Du coup, pour rehausser la difficulté, vos flingues sont super imprécis et vos ennemis super résistants, le genre à survivre à deux balles de fusil en pleine tête à bout portant. Dans le genre détails très cons, les lance-roquettes  traînent toujours précisément là où vous allez en avoir besoin, les clôtures en barbelés sont mortelles au toucher et le moindre obstacle de 50 cm de haut est infranchissable même en sautant, les soldats  gueulent "Navy Seal awagabou yaya mayagoubounana" à votre approche (même pas foutus de faire la différence entre un Navy Seal et un Légionnaire, ces cons-là ! De là à dire que les sons ont été repompés à Terrorist Takedown: Opération Mogadiscio...) pour vous aider à les repérer et les buter. On appréciera aussi les cartes donnant une fausse impression de liberté et de grands espaces mais conçues pour que le joueur ne s'éloigne jamais du seul chemin prévu par les développeurs, et des objectifs aussi passionnants que "détruisez les barils" ou "tuez les soldats ennemis" et des missions hyper courtes qui font que même le joueur décidé à aller jusqu'au bout de l'histoire ne devrait pas en avoir pour plus d'un après-midi. Bref, toutes ces petites choses qui transforment vite ce qui aurait pu n'être qu'un FPS banal et médiocre en gros foutage de gueule bien naze.

Evitez de piétiner le champ de béméké de Ouagamogobo,
ou il sortira avec son tromblon pour vous envoyer des giclées de gros sel.


Bref, on rigole un peu face au côté un peu nanaresque, mais on ne prend pas vraiment de plaisir à jouer. Et pourtant Claude Boulet, promu sergent, reprend du service dans un Code of Honor 2: Conspiracy Island déjà sorti aux Etats-Unis, ce qui semblerait indiquer que le 1er épisode a su trouver un public, sans doute des inconditionnels du FPS rapiats au point de refuser catégoriquement d'investir dans la réédition à 15 € d'un jeu valable (mettons Half Life² ou Far Cry) et préférant acheter une bouse comme Code d'honneur pour économiser 5 €. Alors pour vous les gars, cadeau, la démo du 2ème épisode se télécharge , amusez-vous bien, je vous invite même à revenir ici pour en parler après (on tente de fidéliser son lectorat comme on peut). Aux autres, je suggérerais quand même plutôt de se tourner vers à peu près n'importe quel autre FPS ne portant pas le logo de City Interactive sur sa jaquette.
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commentaires

A
Ce jeu n'est pas passez inaperçut, je me rapelle de son test dans les magazines spécialisés, et de sa présence sur les étalages. u la rapidité avec laquelle il a atteinte ce prix je pense que le succèes ne devait pas être au rendez-vous.Pourtant quand on voit les screenshorts on se dit que ça à l'air sympa. Mais tout de même rien que le faire de savoir que le Héros s'apelle Claude Boulet ça suffit à effacer tous les doutes.Enfin tout comme Fallout, farcry est gratuit en téléchargement alors plutôt que les 10€ dans ce jeu, mieux vaut le bon Farcry comme tu l'as si justement dis
Répondre
T
<br /> <br /> Moi à l'époque de sa sortie, je me souviens pas l'avoir vu où que ce soit, je l'ai trouvé ensuite qu'en réédition par Mindscape. Je sais même pas si j'ai le Canard PC où il est testé à 1/10 par<br /> Boulon.<br /> <br /> Graphiquement le jeu est pas honteux pour une production polonaise à petit budget mais le fait est qu'on s'amuse vraiment pas avec... Il y a de trop gros défauts, qui ne sont compensés par aucune<br /> grosse qualité.<br /> <br /> <br /> <br />
S
C'est dommage, le ciel est joli (j'aime quand le bleu est "vraiment bleu"), les nuages aussi, et le champ de vision avait l'air d'être large...
Répondre
T
<br /> <br /> C'est un des trucs que je me disais en jouant, "Bon c'est naze mais faut avouer que le ciel est beau"...<br /> Pour la bonne profondeur de champ, j'ai failli la mentionner comme l'une des rares qualité du jeu, mais vu qu'elle n'est pas du tout exploitée par le gameplay (les cartes sont petites, les armes<br /> sont trop peu efficaces à longue portée), j'ai rien dit finalement.<br /> <br /> <br /> <br />