1 avril 2008
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J'ai été moins surpris en revanche d'en retrouver un quintal d'invendus sur les étalages de mon Giga Store local, au genre de prix qui me fait trop souvent dire "bon ça va sûrement être naze mais comme il faut bien alimenter le site régulièrement, tant pis, je prends quand même, ça coûte presque rien". Bref, j'ai acheté, ne serait-ce que pour voir ce que pouvait donner un jeu adapté d'un film russe, parce que vous admettrez que ce n'est pas le genre de chose qu'on voit souvent par chez nous.
La vidéo d'intro, de mauvaise qualité, est une sorte de bande annonce du film qui ne vous éclairera pas beaucoup sur son intrigue. Il y a des méchants mafieux russes patibulaires comme des policiers de garde de préfecture française, des chauves au regard bovin vachement intense, des fusillades, des moustaches, des bagarres, des gens qui crient, tout fait ultra-cheap et même les voitures surjouent. Qu'est-ce que ça a l'air bien ! Nan, j'déconne, poisson d'avril, tout ça. Non, en gros, ce qu'on comprend des extraits vidéos moches du film, en russe sous-titré anglais, c'est qu'il y a "Fox", un flic accusé d'abus de pouvoir qui est envoyé en prison alors que l'URSS existe toujours, qu'il en ressort après la chute du communisme, et qu'il va chercher à se venger de "Shaman", un parrain local qui en a après lui.

[Anti]killer, un grand film de moustaches.
Découpé en 10 missions, le jeu ne vous place pas simplement dans la peau de "Fox" mais également de deux personnages secondaires, un chef mafieux et un petit loubard, dont les noms m'échappent et j'ai la flemme de chercher dans le manuel (évidemment un fichier pdf sur le CD, pas un vrai manuel papier), mais ça n'a pas grand intérêt. En vue à la 3ème personne, il faudra jouer du flingue dans les rues d'un Moscou quasi-désertique mais quand même très mal famé.

Ne vous inquiétez pas, ils bluffent.
Ca démarre là où s'arrête la vidéo d'intro, et la transition film/jeu aurait pu être un petit effet sympa et réussi s'il n'y avait pas un écran de chargement entre les deux, et si le décor du jeu (une ruelle vide, une voie ferrée, des réacteurs de centrale nucléaire) avait ressemblé à celui visible dans la scène de film qu'on voit juste avant (une rue animée avec de la circulation, des bâtiments en briques rouges). Mais bon on ne va pas commencer à se formaliser pour si peu parce que comparé au reste, c'est vraiment un détail.

Un bug de caméra qui permet de constater que notre superflic
doit son surnom de "Fox" a son air rusé comme Artaban.
doit son surnom de "Fox" a son air rusé comme Artaban.
Notre héros capillo-déficient commence son périple sans arme, et se voit tout de suite abordé par 3 loubards menaçants mais rassurez-vous, rien à craindre de ces malfrats, ils font juste partie du décor, vous ne pouvez pas interagir avec eux et ils ne s'en prendront jamais à vous. En effet le jeu est très scripté et il n'est pas prévu qu'ils attaquent vraiment, la preuve si vous retournez les voir avec un flingue, ils se laisseront abattre sans réagir. Je vous ai fait une petite vidéo pour vous montrer ça :
Les malandrins sont vraisemblablement pétrifiés par l'incroyable présence du charismatique Fox, dont vous pouvez ici admirer la moustache, sur une photo qui vous donne un aperçu de la profondeur du jeu de l'acteur principal, et permet également de reconnaître la "patte" inimitable du réalisateur du film, déjà aperçue sur la 1ère photo plus haut, dite du "coup de la caméra inclinée" :

Fox, Fox, renard rusé en col roulé...
Merveilleux n'est-ce pas ? Bref, après avoir récupéré un pistolet sur un cadavre de flic, Fox doit porter secours à un agent tabassé par des gangsters. Ce qui ne sera pas de tout repos, car si l'IA des ennemis est pitoyable, en découdre avec eux n'est pas pour autant une promenade de santé. Outre leur résistance exceptionnelle (à moins de réussir un headshot, et encore ça ne suffit pas toujours, ils peuvent encaisser une bonne demi-douzaine de balles à bout portant avant de crever), ils peuvent également compter sur des bugs bien pourris pour vous tirer dessus à travers des murs quand leur bras passe à travers, et comme la maniabilité n'est pas vraiment le point fort du jeu, le game over arrive vite, et souvent, et ce malgré la faculté du personnage à régénérer sa barre de vie lorsqu'il remplit sa jauge de "colère", qui augmente quand il tue un ennemi.

est censé être un hôpital désafecté ou une prison vide,
mais ce qui est clair c'est qu'il correspond plutôt bien à l'idée qu'on peut se faire
de la beauté et de la finesse de l'architecture soviétique.
Et là, ami lecteur, il est temps que je vous avoue une chose : après un nombre humiliant de défaites en mode "normal", j'ai réessayé ce putain de niveau 1 en niveau "easy" un bon paquet de fois avant de finalement complètement abandonner cette sombre bouse. Ouais je sais, c'est pas très pro de publier un test de jeu dont je n'ai pas dépassé la toute première mission, mais à un moment donné, trop c'est trop. S'il y avait eu un système de sauvegarde, je me serais sûrement acharné, mais non, à chaque mort il faut se retaper le niveau depuis le début (même l'extrait vidéo est joué à nouveau, heureusement qu'on peut le zapper). Et comme le jeu est bien moisi, il m'aurait fallu une sacrée dose de masochisme pour recommencer 20 fois de plus cette pénible déambulation dans un décor insipide avec une arme minable à dessouder des ennemis abrutis juste pour le privilège de visionner le prochain extrait de film naze et de me retaper le même gameplay basique dans un nouveau décor moche.

Même l'écran de Game Over bugge sa race,
c'est la lose totale, camarades.
c'est la lose totale, camarades.